Publié par CEMO Centre - Paris
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Les aides américaines au Pakistan… La carotte et le bâton

jeudi 13/septembre/2018 - 09:18
La Reference
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Noura Bendari

Le porte-parole du ministère américain de la Défense (Pentagone) a annoncé le 2 septembre 2018 la décision d’annuler des aides d’une valeur de 300 millions de dollars au Pakistan, en arguant de ce qu’il a appelé « l’absence de mesures décisives pour soutenir la stratégie de Washington dans le sud de l’Asie, et le soutien et le financement (par le Pakistan) du terrorisme dans cette région. C’est pourquoi le Pentagone a considéré qu’il était préférable d’affecter cette somme à d’autres priorités au cas où le Congrès donnerait son accord à cela ». Et le porte-parole a ajouté que le Congrès avait déjà annulé l’octroi d’autres aides au Pakistan cette année, d’une valeur de 500 millions de dollars, ce qui portait le montant total des aides annulées à 800 millions de dollars.

A noter que le Pakistan a reçu des Etats-Unis depuis 2002 environ 33 milliards de dollars sous forme d’aides, dont 14 milliards du Pentagone, dans le cadre de la politique américaine d’indemnisation de ses alliés qui doivent assumer les dépenses de soutien aux opérations contre l’extrémisme et le terrorisme en Asie.

 

Les réactions pakistanaises

« Ces 300 millions de dollars ne sont pas une aide, mais des sommes dépensées effectivement par le Pakistan à partir de ses fonds propres dans la guerre contre le terrorisme, et ils doivent nous les rembourser » : c’est ainsi que le ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mahmoud Qurachi a réagi à la décision américaine, tandis que le sénateur Muchahid Hussein Sayyed, membre du Sénat pakistanais, a pour sa part affirmé que si les Etats-Unis choisissaient d’intimider son pays, ce dernier avait d’autres choix, faisant allusion à la Chine, l’allié le plus proche du Pakistan. Quant au président de l’Institut d’Etudes stratégiques, proche du gouvernement pakistanais, Khaled Mahmoud, il a ironisé sur la position américaine en disant : « Nous étions à un moment les plus proches alliés, et ils nous ont imposé les sanctions les plus sévères à un autre moment ».

 

L’allié chinois et l’alternative russe

Le Pakistan recourra à la Chine, son allié, dans le cas de la suspension des aides américaines. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé en janvier 2018, à un moment où les relations avec les Etats-Unis se sont détériorées. La Chine avait alors rejeté les accusations américaines adressées au Pakistan selon lesquelles ce dernier faisait preuve de laxisme dans sa lutte contre le terrorisme.

Les pressions continues des Américains sur le Pakistan pourraient conduire également à l’ouverture de ce dernier sur la Russie pour combler le vide laissé par les Etats-Unis. Cela s’est effectivement produit en janvier dernier, quand le ministre pakistanais des Affaires étrangères s’est rendu en Russie, en exprimant le désir de son pays de voir une intensification de la coopération entre les deux pays dans le domaine militaire et celui des investissements dans le secteur de l’énergie.

 

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