« L'Union africaine est essentielle dans la résolution du conflit libyen »
Parmi les voix qui s'élèvent pour une plus grande implication de l'Afrique dans la résolution du conflit libyen, le continent peut désormais compter sur celle d'Antonio Guterres. Le secrétaire général de l'ONU s'est dit favorable samedi à ce que l'Union africaine (UA) joue un rôle plus important dans la médiation de la crise libyenne, disant comprendre la « frustration » de cette organisation jusqu'à présent « mise à l'écart » dans ce dossier. « Nous pensons qu'il est absolument essentiel d'associer l'UA dans la recherche d'une solution au conflit libyen », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Addis-Abeba, où a eu lieu dimanche et lundi le 33e sommet annuel de l'organisation panafricaine.
Celle-ci s'est en effet récemment plainte d'avoir été « systématiquement ignorée » sur le dossier libyen, géré principalement par l'ONU. Les pays européens, notamment la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis à l'origine de l'offensive militaire post-2011, y occupent une place prépondérante. « Je comprends parfaitement cette frustration, l'Afrique a été mise à l'écart concernant la Libye », a reconnu Antonio Guterres, plaidant pour un renforcement de la collaboration entre l'ONU et l'UA.
Des « solutions africaines »
Cette dernière, qui a choisi « Faire taire les armes » comme thème du sommet d'Addis-Abeba cette année, entend être plus efficace à l'avenir dans la résolution des conflits africains, auxquels elle veut apporter des « solutions africaines ». Un sommet dédié a donc été organisé fin janvier au Congo, par le chef de l'État congolais, Denis Sassou-Nguesso. Objectif de cette réunion : « convaincre les protagonistes du conflit d'accepter l'idée d'un forum de réconciliation ». Une initiative saluée, samedi, par Antonio Guterres. Et qui devrait donc se concrétiser dans les mois à venir. « La mission de l'ONU à Tripoli est prête à recevoir dans ses locaux une représentation de l'Union africaine, et nous voulons que les points focaux de l'Union africaine puissent participer à tous les groupes de travail intralibyens », a-t-il également ajouté.
La Libye, qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d'Afrique, est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Depuis avril 2019, des combats opposent aux portes de Tripoli (Ouest) les troupes du gouvernement d'union nationale (GNA), soutenu par l'ONU, et les forces du maréchal Haftar, qui ont lancé une offensive pour conquérir la capitale, siège du GNA. Un cessez-le-feu très précaire est entré en vigueur le 12 janvier et des efforts sont en cours pour tenter de le renforcer. Ils se feront désormais, avec la participation de l'Afrique.