Au Darfour, le Qatar soutient la rébellion soudanaise dans l’espoir de faire revenir les Frères musulmans
Islam Mohammad
La crise du Darfour au Soudan a représenté une occasion pour le Qatar de renforcer son influence dans ce pays, suite en particulier à son parrainage de l’accord de paix entre le gouvernement et le mouvement al-Tahrir wa al-Adala, refusé par les principaux mouvements de la rébellion, le 14 juillet 2011.
Et après le renversement du régime de Bachir l’année dernière, le Qatar s’est mis à rechercher un moyen de revenir sur la scène soudanaise. La formation du gouvernement de Hamdouk et le besoin soudanais d’aides étrangères économiques et diplomatiques lui ont fourni le moyen de retrouver son influence perdue après la détérioration des relations entre le Soudan et l’axe qataro-turc, suite au succès de la révolution soudanaise.
La crise du Darfour a été la porte d’entrée du Qatar au Soudan, et il a ainsi construit des villes entières comme Omm Di à l’est du Darfour, ce qui lui a permis de contrôler ces régions économiquement et politiquement.
Par ailleurs, l’échec du Qatar à rassembler toutes les factions armées rebelles combattant au Darfour autour de l’accord de paix a poussé l’Union africaine à tenter de mettre fin à la mission de médiation de Doha, mais l’intervention de parties étrangères l’a empêché.
Ainsi, paradoxalement, les efforts pour rétablir le calme dans la région n’ont pas abouti. Au contraire, la crise perdure jusqu’à aujourd’hui, et les derniers jours ont vu le vol de biens appartenant aux Nations unies, ce qui a poussé l’UNAMID (Mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour) à annoncer le 26 janvier dernier qu’elle s’était mise d’accord avec le gouvernement pour activer le mécanisme sécuritaire commun pour la préservation de la sécurité dans la région, et empêcher l’aggravation du conflit, qui a fait 300000 victimes et 2,5 millions de déplacés, selon les estimations des Nations unies.
