Après son refus de l’intervention turque au Qatar: ben Nasser paie le prix de son opposition à la soumission de Tamim aux intérêts turcs
Hani Sulayman
Après la démission du premier ministre qatari Abdallah ben Nasser, de nombreux rapports de presse ont indiqué que la Turquie était la première cause de cette démission, celui-ci ayant dénoncé récemment la présence militaire turque au Qatar, qui selon lui, protège le trône de l’émir Tamim.
L’opposition qatarie a pour sa part affirmé que ces propos avaient fâché la famille régnante et que Tamim avait finalement pris la décision de le destituer pour ne pas froisser le régime turc allié, qui le soutient face au boycott arabe.
De son côté, Tamim n’a pas donné les véritables raisons à son acceptation rapide de la démission de l’un des princes de la famille régnante, qui était en poste depuis sept ans.
C’est ainsi que se manifeste l’importance des divergences au sein de la famille régnante, comme cela a été montré par la déclaration de l’un de ses membres, Fahd al-Thani qui s’est adressé à Tamim en disant : « Le Cheikh Abdallah ben Nasser est un homme d’Etat et ce qu’il a dit sur les dommages de la présence turque pour le Qatar ne méritait pas une telle destitution ».
D’autres rapports de presse ont indiqué que cette démission était due au fait que l’ex-premier ministre était favorable à une réconciliation avec les pays du Quartette arabe, et à des concessions du Qatar à l’Arabie saoudite et aux Emirats, ce qui était refusé par Tamim.
Il existe d’autres hypothèses à cette démission, comme le désir du régime qatari de faire taire les voix qui s’opposent à sa politique de rapprochement avec l’Iran, ce qui était le cas de l’ex-premier ministre.
En particulier, un désaccord avait eu lieu entre l’émir et ben Nasser, qui s’était opposé au versement de 3 milliards de dollars à l’Iran par le Qatar en guise d’indemnisation pour l’assassinat de Solaymani.