Publié par CEMO Centre - Paris
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Une "scène de crime" dans Paris contre la réforme des retraites

mercredi 05/février/2020 - 08:34
La Reference
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Membres de la police scientifique, égoutiers, archéologues, infirmiers, dénoncent la suppression des catégories actives dans la réforme des retraites. En jeu : la prise en compte de la pénibilité de leur profession.

Des égoutiers, des membres de la police scientifique, des architectes, allongés, inertes, derrière un cordon “police nationale, zone interdite”. Une scène de crime reconstituée pour alerter sur les conséquences de la réforme des retraites sur la reconnaissance de la pénibilité de leurs professions.

Plusieurs membres de la police scientifique, à l’origine de l’action, regrettent que la pénibilité et la dangerosité de leur profession ne soit pas reconnue.

La police scientifique mobilisée

“On est d’astreinte 7j/7, pendant une semaine, 24h/24. On doit intervenir sur les scènes de crime, mais les crimes, c’est rarement entre 9h et 18h. Cela veut dire qu’on peut intervenir à 2h, revenir à 4h, et être au service de 9h à 18h”, explique Soazig Henrio, délégué syndicale pour le SNIPAT (Syndicat National Indépendant des Personnels Administratifs,Techniques et Scientifiques).

Au-delà de la pénibilité du métier, c’est surtout sa dangerosité qui n’est pas suffisamment reconnue : “Dans mon dos c’est inscrit ‘Police’. L’administration me fournit un gilet pare-balles. Si elle le fait, c’est qu’il y a de la dangerosité dans mon métier”, ajoute Soazig Henrio.

58 ans d’espérance de vie pour les égoutiers

Sur le parvis de l’Opéra Garnier, au coeur de la “scène de crime”, d’autres professions sont aux côtés de la police scientifique, pour réclament la reconnaissance de la pénibilité de leur métier. C’est notamment le cas des égoutiers, mobilisés contre la réforme des retraites.

“On se bat pour faire reconnaître, non pas notre pénibilité, mais notre mortalité au travail. L’espérance de vie d’un égoutier est de 58 ans. Pour compenser cela, on faisait partie des catégories actives de la fonction publique, on pouvait partir à 52 ans. Avec la réforme des retraites, on pourrait partir au mieux à 62 ans, avec la mise en place du compte professionnel de prévention. Soit 10 ans de plus à travailler dans l’insalubrité”, nous explique Guillaume, égoutier à Paris.

Pompiers et policiers conserveront leurs avantages

La réforme des retraites entraîne la suppression des catégories actives, dont font partie les égoutiers par exemple. Un dispositif qui permettait à certains des fonctionnaires, dont les métiers sont reconnus comme pénibles ou à risques de partir en retraite plus tôt.

Le régime universel qui doit être instauré va supprimer la possibilité de ces départs anticipés. Des concertations sont en cours entre partenaires sociaux et gouvernement pour prendre en compte la pénibilité dans la fonction publique. Certaines professions comme les pompiers et policiers ont d’ores et déjà obtenu le maintien de leurs avantages.

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