Publié par CEMO Centre - Paris
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Le remaniement ministériel qatari: tentatives de compréhension

samedi 01/février/2020 - 12:13
La Reference
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L’émir du Qatar a nommé un nouveau premier ministre le 28 janvier pour succéder à Cheikh Abdallah ben Nasser ben Khalifa Al-Thani.

Cheikh Khaled ben Khalifa ben Abdel Aziz Al-Thani occupait la fonction de directeur de cabinet de l’émir, et il remplacera aussi le ministre de l’Intérieur Cheikh Abdallah, tandis que tous les ministères importants comme la défense, les finances et l’énergie, ne seront pas affectés par le remaniement.

Tout d’abord, on peut se demander pourquoi c’est Khaled ben Khalifa et non pas l’actuel ministre des Affaires étrangères, malgré son importance en tant qu’artisan de la politique étrangère qatarie, qui a été nommé nouveau premier ministre ? Or, en consultant le curriculum vitae de Khaled, on constate qu’il a travaillé dans le secteur gazier, et on peut se demander alors si c’est le dossier économique et gazier qui va devenir prioritaire pour le Qatar, premier exportateur mondial de gaz liquéfié, plutôt que le dossier de la politique étrangère, sur lequel le Qatar fait face pourtant à des défis énormes, comme dans son conflit avec les pays du Golfe ?

On peut se demander aussi si la raison de la démission de l’ancien premier ministre est le fait qu’il était favorable à la réconciliation avec le Golfe, comme cela est apparu lors du Sommet de Riyad, qui n’a pourtant abouti à rien.

Egalement, intervient la question de l’opposition du premier ministre au rapprochement avec l’Iran. Or, ce rapprochement est une position stratégique et non pas nouvelle, et ne peut expliquer la démission du premier ministre.

Finalement, certains s’éloignent des analyses précédentes, et affirment que ce remaniement ministériel est naturel et attendu, et qu’il a simplement été retardé. C’est ce que disent les institutions officielles qataries et les médias du pays, et c’est un point de vue qui ne signifie rien d’autre que le fait que la politique est en état de mort clinique dans ce genre de régimes, et que seul compte la décision d’un seul homme, ce qui est normal dans un Etat où les institutions sont absentes.

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