Le prix du sang de Solaymani: les secrets de la démission du premier ministre qatari

La démission du premier ministre qatari Abdallah ben Nasser ben Khalifa Al-Thani et son remplacement par Khaled ben Khalifa ben Abdel Aziz Al-Thani a suscité des interrogations sur les causes de cette démission.
C’est le 28 janvier dernier que l’émir du Qatar a accepté la démission de son premier ministre.
Or, le site d’opposition qatarie Qatarileaks a indiqué le 28 janvier que parmi les causes de cette démission figurait le rapprochement irano-qatari, et l’opposition de son premier ministre au paiement par le Qatar de 3 milliards de dollars à l’Iran en guise d’indemnisation pour l’assassinat de Sulaymani.
En effet, la chaîne saoudienne Madad News a cité le 27 janvier 2020 Hassan Abassi, ex-membre des Gardiens de la révolution iranienne et analyste des questions politiques et militaires iraniennes, qui a affirmé que la visite de l’émir du Qatar en Iran le 12 janvier suite à l’assassinat de Sulaymani avait pour but d’expliquer que Doha n’avait aucun lien avec cet assassinat et pour offrir 3 milliards de dollars à l’Iran. Abassi a révélé aussi que Doha avait offert une rançon d’un milliard de dollars à des groupes terroristes liés à l’Iran pour libérer 28 membres de la famille régnante faits prisonniers par ces milices en Irak.
De nombreux analystes ont ainsi indiqué les divergences du premier ministre qatari avec l’émir sur nombre de questions, comme son soutien à la réconciliation avec les pays du Golfe, son refus du renforcement de la présence militaire turque à Doha ou de l’accroissement du soutien qatari au régime iranien pour l’aider à sortir de sa crise. Il considérait en particulier que le Qatar devait réduire ce soutien à l’Iran après son incapacité à l’aider à résoudre ses problèmes.
C’est pourquoi le régime qatari a considéré qu’il devait rechercher un autre premier ministre qui adopte ses positions hostiles aux pays arabes et proches de l’axe turco-iranien.