Irak: négociations «crispées» pour désigner un nouveau Premier ministre
Les formations politiques irakiennes mènent des
discussions «tendues» pour trouver un successeur au Premier ministre
démissionnaire Adel Abdel Mahdi, sous peine sinon qu'il soit nommé directement
par le président.
Ce dernier, Barham Saleh, a donné au
Parlement jusqu'au 1er février pour désigner un nouveau Premier ministre et a
prévenu que, passé ce délai, il assignerait à ce poste «la personne qu'(il)
jugera la plus acceptable» pour son pays, confronté à un mouvement de
contestation antigouvernemental inédit depuis octobre.
«Le président Barham Saleh accueille les
différents blocs politiques pour trouver le candidat du compromis», a déclaré à
l'AFP une source au sein du cabinet présidentiel.
Ces discussions sont «tendues», a confié un
responsable politique. Les groupes politiques «sont divisés sur les anciens
noms qui ont circulé ces derniers mois et ils proposent maintenant de nouveaux
noms», a-t-il dit.
M. Abdel Mahdi a démissionné en décembre,
deux mois après le début du mouvement de contestation qui réclame des réformes
politiques profondes et la fin de la corruption, mais il continue de gérer les
affaires courantes, faute de successeur.
Si l'impasse politique perdure, assure un
haut responsable gouvernemental, c'est notamment en raison de l'absence du
puissant général iranien Qassem Soleimani et du commandant Abou Mehdi
al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires
irakiens dominée par des factions pro-Iran.
Tués le 3 janvier dans une frappe américaine
à Bagdad, tous deux jouaient souvent un rôle important pour conclure des accords
entre les groupes politiques.
«Il est temps de restaurer la confiance en
mettant de côté les positions partisanes et en agissant dans l'intérêt du pays
et de son peuple», a appelé la représentante spéciale pour l'Irak et cheffe de
la mission des Nations unies pour l'Irak (MANUI), Jeanine Hennis-Plasschaert.
Parmi les éventuels successeurs à M. Abdel
Mahdi circulent entre autres les noms d'un conseiller du président, un
responsable des services de renseignement, des politiciens ou encore des hauts
responsables gouvernementaux.