Israël laisse planer le doute sur les annexions préconisées par le plan américain
Israël
laissait planer les incertitudes sur ses intentions concernant l’application du
projet américain censé mettre un terme au conflit avec les Palestiniens, qui
prévoit notamment l’annexion par l’Etat hébreu de larges pans de la
Cisjordanie.
Ce plan, présenté mardi à Washington par le
président américain Donald Trump avec à ses côtés le Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu en campagne électorale, a reçu un accueil favorable des
Israéliens, mais très hostile de la part des Palestiniens.
Il prévoit, entre autres points sensibles,
l’annexion par Israël des colonies juives en Cisjordanie occupée, en
particulier dans la vallée du Jourdain, qui doit devenir la frontière orientale
d’Israël.
Depuis mardi, la droite israélienne appelle
le Premier ministre à appliquer au plus vite le plan américain.
“Tout ce qui sera reporté après l’élection
n’aura jamais lieu. Tout le monde le sait. Chaque colonie, chaque bout de terre
(dont l’annexion) sera reportée après l’élection restera en dehors (d’Israël)
pour encore 50 ans”, a jugé mercredi le ministre de la Défense Naftali Bennet.
Le ministre du Tourisme Yariv Levin, en
visite à Moscou ce jeudi avec Netanyahu, a assuré sur les ondes de la radio de
l’armée israélienne que le gouvernement souhaitait prendre une décision sur
l’annexion “dès que possible”.
Qualifiées
de “vitales” par Netanyahu, ces zones peuvent être annexées “sans attendre”,
avait aussitôt estimé l’ambassadeur des Etats-Unis David Friedman.
Mais l’architecte du projet américain,
Jared Kushner, gendre et conseiller de M. Trump, a exprimé l'”espoir que le
gouvernement israélien attend après les élections” israéliennes pour annexer
les secteurs désignés par le plan.
Et, après s’être félicité de ce plan, le
gouvernement israélien semblait ce jeudi marquer le pas. Il doit se réunir
dimanche, mais le bureau du Premier ministre n’a pas souhaité confirmer si les
annexions étaient à l’ordre du jour.
Des élections législatives sont prévues le
2 mars, pendant lesquelles Netanyahu devra, pour la 3e fois consécutive en
moins d’un an, affronter la liste de son principal rival Benny Gantz, pour
rester au pouvoir.