Afrique : Les contraintes de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel et le Sahara

Le continent africain est devenu l'un des points chauds les plus actifs qui souffrent du terrorisme dans le monde aujourd'hui. Cela a nécessité la création d'une force militaire internationale conjointe pour faire face aux groupes terroristes dont les activités augmentent de jour en jour.
La ministre française de la Défense, Florence Barley, a annoncé lors de sa visite à Bamako, la capitale du Mali le 21 janvier 2020, que le triangle frontalier entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger connaîtra prochainement de nouvelles opérations militaires contre des groupes terroristes, dans le contexte de l'intensification des activités de ces groupes contre les forces de la coalition.
Cela confirme qu'il existe encore de nombreux obstacles qui entravent les efforts internationaux de lutte contre le terrorisme en Afrique.
11 500 morts en 4 ans
Un rapport établi par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a recensé 2 200 attaques au cours des quatre dernières années. Ces attaques ont fait 11 500 morts, des milliers de blessés et des millions de personnes déplacées, en plus de pertes économiques considérables pour ces pays.
Ce rapport a été présenté lors du sommet de la CEDEAO en septembre 2019 en présence des chefs d’Etat et de gouvernement des États membres. Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré a mis la main sur les obstacles les plus importants à la lutte contre le terrorisme en Afrique, soulignant que « les dangers du terrorisme sont désormais transfrontaliers. »
Nature des limites
Tous les groupes terroristes s'accordent sur un objectif, qui est d'établir ce qu'ils appellent un « Califat transnational ». Selon le concept des différentes organisations terroristes, elles doivent s'efforcer d'atteindre cet objectif dans les zones de troubles qui créent ce que l'on pourrait appeler « terre sans propriétaire », qui est un terrain de jeu. Fertiles pour mener à bien leurs activités, mais le Sahara et la côte africaine ont une particularité unique, car certains facteurs politiques et frontaliers sont au premier plan des défis auxquels sont confrontés les efforts de lutte contre ces groupes.
Les groupes terroristes sont à l’aise entre les frontières de ces pays sous une couverture légale qui permet la liberté de circulation des individus et la circulation entre eux sans restrictions ni contrôle, selon un certain nombre d'accords internationaux entre ces pays, notamment le Triangle Mali- Burkina Faso-Niger, et les membres de la CEDEAO (fondée en 1975) qui compte actuellement 14 pays: Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo.
Ce problème a été révélé très tôt par Ibrahim Kanté, enseignant à l'Université de Bamuko au Mali, lors d'un symposium où il a souligné que la facilité d'obtention de permis de voyage et de nationalité pour l'un des 15 pays de la CEDEAO, a facilité le mouvement des groupes extrémistes, qui a commencé en Algérie au début des années 90. Il s'est ensuite déplacé au Soudan et en Afghanistan, pour revenir à son origine, dans le sud de l'Algérie, et pénétrer dans la région du Sahel et du Sahara, devenue l'un des plus grands vides de groupes terroristes en Afrique.