Publié par CEMO Centre - Paris
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Libye : Macron accuse la Turquie de violer ses engagements

jeudi 30/janvier/2020 - 12:41
La Reference
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« Nous voyons ces derniers jours des navires turcs accompagner des mercenaires syriens arrivant sur le sol libyen », « c’est en contravention explicite avec ce que le président Erdogan s’était engagé à faire lors de la conférence de Berlin, c’est le non-respect de la parole donnée », a affirmé mercredi 29 janvier Emmanuel Macron, à l’occasion d’une visite à Paris du premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis.

Lors de la conférence internationale réunie le 19 janvier à Berlin sur la Libye, les protagonistes avaient formulé des engagements vagues sur une désescalade du conflit, après qu’Ankara eut passé un accord pour soutenir le gouvernement d’accord national (GAN) libyen de Faïez Sarraj par l’envoi de troupes. Les délégations de onze Etats et de quatre organisations internationales – Nations unies (ONU), Union européenne (UE), Ligue arabe et Union africaine (UA) – avaient adopté une déclaration commune appelant à un « cessez-le-feu permanent » en Libye, à « s’abstenir de toute ingérence dans le conflit armé » et à ­relancer le « processus politique » brisé par l’attaque de Tripoli, en avril 2019, par le maréchal dissident Khalifa Haftar.

 « Violations persistantes »

La Mission des Nations unies en Libye (Minul) a dénoncé des « violations flagrantes et persistantes de l’embargo sur les armes » en dépit des engagements pris. Un pont aérien permet par ailleurs aux Emirats arabes unis et à l’Egypte de convoyer du matériel militaire au profit des forces du maréchal Haftar. Le président Macron n’a pas mentionné ces violations de l’embargo

Dans la bataille en cours autour de Tripoli, Moscou a pris la main en soutenant le maréchal Haftar, patron de l’Armée nationale libyenne (ANL), surtout enracinée en Cyrénaïque (Est). De son côté, Ankara appuie le gouvernement d’accord national de Faïez Sarraj, basé à Tripoli et formellement reconnu par la communauté internationale. La France, elle, tient une position délicate dans le dossier libyen, en affichant sa bienveillance à l’égard d’Haftar, laissant perplexes ses partenaires européens peu convaincus par l’aventurisme brouillon du maréchal.

Une source du renseignement français a récemment confirmé au Monde que 1 500 à 2 000 combattants avaient été acheminés de Syrie par la Turquie, dans une relative confusion puisque une partie d’entre eux aurait déjà déserté, profitant du voyage pour rejoindre l’Italie. Deux frégates turques, accompagnées de leurs navires de soutien, ont été vues dans les eaux libyennes ces derniers jours. Pour le président français, l’acheminement de mercenaires est également « attentatoire à la sécurité de tous les Européens et des Sahéliens ».

 


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