Syrie : « Nul n’imagine les souffrances des déplacés d’Idlib »
Les forces du régime syrien ont pénétré dans la ville
stratégique de Maarat Al-Noman, dans la province rebelle d’Idlib.
Dans la panique, les habitants fuient les bombardements
vers le nord, s’entassant dans ce qui ressemble « à une sorte de bande de
Gaza » à la frontière turque.*
« Pour la première fois de ma vie, je me sens
pris en étau, incapable de prendre aucune décision. Je cherche un logement à
Salqin ou Kafr Takharim (au
nord d’Idlib, NDLR).
Quelqu’un peut-il m’aider ? » Cet
appel au secours, Abdullah l’a lancé, mardi 28 janvier, sur Facebook, alors que
l’armée syrienne pénétrait dans la ville de Maraat Al-Noman.
Comme beaucoup d’habitants de la province d’Idlib, ultime
bastion rebelle en Syrie, le jeune père de famille, âgé de 25 ans, est déjà un
déplacé : il a fui en 2018 les bombardements syriens et russes dans la plaine
de la Ghouta, qui ont tué sa mère, sa sœur et deux de ses frères, pour venir se
réfugier dans le nord du pays. Près de deux ans plus tard, son fragile abri
s’écroule à nouveau. Le jeune homme, comme des dizaines de milliers d’autres
Syriens, se retrouve sur les routes.