Syrie: Erdogan accuse la Russie de ne pas respecter les accords conclus
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
accusé mercredi Moscou de ne pas respecter des accords conclus avec Ankara au
sujet du nord-ouest de la Syrie, où les aviations syrienne et russe ont
multiplié les bombardements. Ces protestations turques interviennent après la
capture par le régime de Bachar el-Assad de Maaret al-Noomane, une ville
stratégique de l'ultime province rebelle en Syrie, Idleb, après des semaines de
bombardements.
C’est sur un ton inhabituellement lourd de
reproches que Recep Tayyip Erdogan s’est adressé, indirectement, à son
homologue russe Vladimir Poutine, son principal
interlocuteur dans le dossier syrien. La Turquie attend de
la Russie qu’elle fasse pression sur le régime de Bachar el-Assad pour qu’il
cesse ses bombardements contre la province d’Idleb, qui était censée devenir
une zone démilitarisée en vertu d’un accord russo-turc signé à Sotchi en septembre
2018.
Au lieu de cela, le président turc estime que la Russie – et c’est bien elle qu’il a dénoncée, non pas seulement le régime syrien comme il le fait d’habitude – ne respecte pas ces accords. « Si vous le faites, tant mieux. Sinon, notre patience arrive à bout (…) Nous ferons le nécessaire », a menacé le président turc.
Cela dit, Moscou peut aussi faire valoir
qu’Ankara n’a pas non plus tenu toutes ses promesses de Sotchi, notamment celle
de convaincre les jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham, l'ex-branche
locale d’al-Qaïda, d’évacuer cette zone du nord-ouest de la Syrie.
Ces dernières semaines, l’escalade des
violences à Idleb a poussé des dizaines de milliers de Syriens vers la
frontière turque, alors que le pays en accueille déjà plus de trois millions et
demi. Recep Tayyip Erdogan, qui sait à quel point la présence des réfugiés est
impopulaire dans l’électorat, veut absolument éviter un nouvel afflux de
Syriens sur son sol.