En Syrie, le régime d’Assad progresse dans la province rebelle d’Idlib
De toutes les offensives lancées par le
pouvoir syrien contre les bastions de la rébellion ces dernières années, celle
qui vise actuellement la province d’Idlib, l’ultime possession des anti-Assad,
est la plus laborieuse. Cette région, située dans le coin nord-ouest de la
Syrie, placée sous la coupe du groupe djihadiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTC),
oppose une résistance farouche aux forces pro-gouvernementales. Malgré le
soutien aérien de la Russie, l’armée régulière et les milices qui l’épaulent
ont perdu des centaines d’hommes dans les combats, entamés en avril 2019.
Et pourtant, lentement mais sûrement, les
loyalistes avancent, en progressant par le sud de la province, le long de
l’autoroute M5, reliant Damas à Alep. Après s’être emparés de la ville de Khan
Cheikhoun au mois d’août – phase qui a été suivie d’un cessez-le-feu de
quelques semaines –, ils ont pénétré, mardi 28 janvier, dans Maarat
Al-Nouman, la deuxième ville la plus peuplée du gouvernorat après Idlib. Cette
victoire a été obtenue au prix d’un pilonnage très intensif, conforme à la
tactique de la terre brûlée, mise en œuvre par Damas et Moscou dans chacune de
leurs opérations de reconquête.
Près de 350 000 personnes, en majorité des
femmes et des enfants, ont été jetées sur les routes de l’exode depuis décembre
Les bombardements, visant aussi bien les
lignes de défense de HTC et des factions rebelles qui luttent à ses côtés que
les infrastructures de la région, ont causé des dizaines de victimes civiles et
vidé Maarat Al-Nouman et les villages environnants de l’entièreté de leur
population. Près de 350 000 personnes, en majorité des femmes et des
enfants, ont été jetées sur les routes de l’exode depuis décembre, nombre qui
s’ajoute aux 300 000 déplacés du printemps et de l’été. Tous ont trouvé
refuge dans le nord de la région, dans des camps de fortune, près de la
frontière avec la Turquie, une zone que les avions russes et syriens épargnent
le plus souvent.