Les Frères du Soudan: de la destruction de l’Etat à la destruction de la révolution
Les islamistes soudanais, malgré leurs trente ans de règne au Soudan, ont échoué à réaliser leur projet politique, et également aux niveaux religieux et moral, comme l’a montré l’importance des fonds en devises étrangères trouvés en possession du président al-Bachir.
Mais l’accusation la plus grave portée contre les islamistes, dans leur tentative de faire échouer la révolution, est d’avoir aidé à disperser les sit-in de ses chefs. De même, l’appareil secret du Front national islamique est accusé d’avoir pratiqué la violence contre le mouvement révolutionnaire soudanais. C’est ainsi que des partisans du mouvement ont attaqué les manifestants lors de diverses marches.
Notons aussi qu’une faction islamiste à l’intérieur des services de renseignements a payé des gangs armés pour harceler sexuellement des femmes et attaquer les civils de façon à discréditer le gouvernement de transition.
Le Qatar est aujourd’hui pour les Frères au Soudan le seul capable de les faire revenir au pouvoir.
Or, les relations entre Khartoum et Doha se sont tendues suite à une initiative qatarie de réorganisation des Frères du Soudan en supervisant des réunions intensives pour unir les partis soudanais à référent islamique, de façon à reproduire le régime précédent du président déchu Omar al-Bachir.
Notons que le Qatar a investi 1,5 milliard de dollars au Soudan à travers 40 projets agricoles, touristiques et immobiliers, selon des statistiques soudanaises officielles. Or, des politiciens soudanais considèrent ces investissements avec suspicion, étant donné son soutien aux groupes de l’islam politique et aux partis rattachés aux Frères. Sans parler de ses tentatives de faire chuter le gouvernement Hamdouk, qui ne sert pas les intérêts qataris.