Paris salue la « volonté de coopérer » de l’Algérie pour la paix au Mali
Le
ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s’est félicité lundi 27 janvier
que les nouvelles autorités algériennes aient
la volonté d’être « plus actives » dans
la mise en œuvre de l’accord de paix d’Alger au Mali.
« J’ai pu constater lors de mes entretiens
(le 21 janvier à Alger) et avec mon homologue Sabri Boukadoum et avec le
président Abdelmadjid Tebboune la volonté d’être beaucoup plus actifs dans le
règlement de la crise malienne et de la crise du Sahel », a déclaré le ministre lors de ses vœux à la presse.
« Pendant très longtemps, l’Algérie n’était
pas vraiment présente dans ces discussions » autour
du suivi de l’accord de paix, a relevé le ministre français des Affaires
étrangères.
« J’ai le sentiment d’une volonté de
coopérer de manière beaucoup plus forte avec l’ensemble des acteurs
qu’auparavant et c’est un signe très, très positif », a-t-il ajouté. « On a même envisagé que nous
puissions aller ensemble M. Boukadoum et moi-même à un prochain CSA (comité de
suivi de l’accord) pour manifester notre volonté de faire en sorte qu’il puisse
être mis en œuvre », a-t-il précisé.
Un accord signé mais pas appliqué
L’accord
d’Alger conclu en 2015, qui prévoit le désarmement de groupes rebelles et leur
intégration dans les forces de défense maliennes, tarde à se concrétiser.
La
France et l’Algérie participent aux comités de suivi de l’accord.
Les
ex-rebelles touareg avaient suspendu en septembre 2019 leur participation au
CSA. Ce comité s’est finalement tenu le 19 janvier et a abordé la question du
retour de soldats maliens à Kidal, ville du nord du Mali aux mains
d’ex-rebelles. L’armée malienne n’a pas repris pied dans Kidal depuis des
combats en mai 2014 qui s’étaient soldés par sa lourde défaite face aux
rebelles.
Le
Mali fait face depuis huit ans à une crise profonde. D’abord confronté à une
rébellion indépendantiste en 2012, Bamako lutte depuis contre les attaques
jihadistes qui ne cessent de s’étendre, malgré la présence de forces
françaises, africaines et onusiennes.