Les tambours de la guerre: Erdogan prend des risques en se lançant dans la prospection de gaz en Méditerranée
Erdogan ignore de façon provocatrice les appels répétés de la communauté internationale et de l’Union européenne à un arrêt des activités illégales de la Turquie dans la zone économique exclusive de Chypre. C’est ainsi que le gouvernement chypriote a publié une déclaration de condamnation dimanche 19 janvier 2020 dans laquelle il affirme que les nouvelles tentatives de forage de la part d’Ankara constituent une violation flagrante des droits de souveraineté de la République de Chypre en vertu de la convention des Nations unies sur le droit de la mer et coutumes connexes.
La zone concernée est le plateau continental de Chypre à l’intérieur de la zone de prospection 8, qui a fait l’objet d’une autorisation octroyée aux sociétés européennes Eni et Total.
D’autre part, la Grèce avait menacé fin décembre de recourir à la Cour Pénale Internationale de La Haye si Athènes et Ankara ne parvenaient pas à régler leur conflit à propos de la délimitation de leurs zones de souveraineté en Méditerranée.
Quant au premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, il a informé le président américain que son pays était prêt à la guerre contre la Turquie à cause de l’accord de délimitation des frontières maritimes que cette dernière a signé avec le gouvernement de Fayez al-Sarraj, affirmant que l’annonce par Erdogan de sa détermination à s’engager durant cette année dans le forage à l’intérieur des zones maritimes délimitées était une violation flagrante de la souveraineté de la Grèce et de Chypre.
Le journal italien La Stampa a par ailleurs mentionné l’annonce par Athènes de la mobilisation générale au profit de l’armée nationale libyenne et sa menace d’utiliser son droit de véto au sein de l’Union européenne en cas d’accord de paix en Libye au cas où le mémorandum d’entente turco-libyen sur la
délimitation des frontières maritimes et l’exploitation des zones économiques exclusives entre les deux pays n’était pas annulé.