L’Algérie se refait une santé diplomatique grâce au chaos libyen
Pour le nouveau président
algérien, Abdelmadjid Tebboune, les discussions internationales sur
le dossier libyen tombent à point nommé. A défaut de trouver une légitimité
nationale, le régime, confronté à des manifestants qui n’ont pas déserté les
rues depuis presque un an, a trouvé de quoi se refaire une santé sur la scène
internationale. Alger, plaque tournante de la diplomatie arabe et africaine
dans les années 1970, signe son grand retour après une décennie d’absence en
raison de la maladie de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. Le pays s’est
placé en médiateur d’un théâtre de guerre qui inquiète jusque dans les
chancelleries européennes.
La Libye, enjeu
crucial pour l’Europe
Dimanche 19 janvier, l’Algérie était présente au grand rendez-vous de Berlin où ni le Maroc, ni la Tunisie, pourtant frontalière de la Libye et directement affectée par la crise, n’ont été invités. Mardi, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, qui voit l’Algérie comme un partenaire clé dans la crise en Libye mais aussi au Sahel, a fait une visite à Alger. Jeudi, cinq pays voisins (Tunisie, Egypte, Tchad, Soudan et Niger) s’y sont retrouvés pour favoriser un règlement du conflit. Et ce dimanche, c’est le président turc Recep Tayyip Erdogan, de plus en plus impliqué en Libye, qui est attendu dans la capitale, où se sont également succédé les ministres des Affaires étrangères égyptien et italien en début d’année.