Attaque meurtrière à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud
Mercredi 22 janvier, une attaque a fait au
moins 19 morts et 25 blessés au Soudan, dans la région d’Abiyé. Cette zone
situé à la frontière avec le Soudan du Sud constitue une pomme de discorde
entre les deux États. Sur le terrain, les tensions opposent les communautés
locales et des éleveurs nomades, provoquant parfois des affrontements
meurtriers.
Adélaïde Patrignani
- Cité du Vatican
C’est
la communauté sud-soudanaise des Ngok Dinka qui a été visée lors de cette
attaque du village de Kolom. Selon un communiqué de la Force intérimaire des
Nations unies dans l'Abyei (UNISFA), déployée dans la région depuis 2011, «19
personnes ont été tués et 25 blessées, trois enfants sont portés disparus et 19
maisons incendiées». L’administrateur en chef de la région a donné un bilan
plus élevé précisant aussi que l’attaque était due à des éleveurs Misseriya,
lourdement armés, et à des assaillants.
Des ressources convoitées
Les Misseriyas sont des éleveurs soudanais qui traversent la région pour
nourrir leur bétail. Une région convoitée car riche en pétrole, et théâtre de
conflits depuis de nombreuses années. D’abord pendant les deux guerres civiles
soudanaises, au siècle dernier, puis après l’indépendance du Soudan du Sud en
2011, pendant laquelle les combats ont fait fuir 100 000 personnes. Depuis
cette date, l’ONU a mis en place une force de maintien de la paix composée de
4500 soldats éthiopiens. Mais les tensions restent vivent. En 2018, le Conseil
de sécurité de l’ONU estimait que la situation dans l’Abiyé «continuait
de constituer une menace grave à la paix internationale». Il appelait
les deux pays à effectuer des progrès concrets dans la délimitation de la
frontière.