Au Liban, un nouveau gouvernement pour tenter de juguler la crise
Secoué par un soulèvement populaire sans
précédent contre la classe politique, le Liban s’est doté d’un nouveau
gouvernement, mardi 21 janvier. Peu après le dévoilement de sa
composition, le
premier ministre, Hassan Diab, a
réservé ses premiers mots au mouvement de contestation en cours depuis plus de
trois mois : il a salué le sursaut amené par la mobilisation et promis de
répondre aux revendications, comme la lutte contre la corruption. Le nouvel
exécutif fait face à des défis colossaux, au premier rang desquels la chute à
grande vitesse de l’économie.
Universitaire et ancien ministre de
l’éducation, Hassan Diab prend la tête d’un gouvernement plus resserré que
d’ordinaire : il compte vingt ministres, contre trente dans le précédent.
Cela s’accompagne de fusions improbables : parmi celles-ci, les
portefeuilles de la culture et de l’agriculture ont été placés sous la houlette
d’un même ministre.
Des
femmes mieux représentées
Les femmes, au nombre de six, sont mieux
représentées, même si la parité est encore loin. Deux d’entre elles ont été
nommées à des postes-clés : la défense, dont la titulaire, Zeina Acar
Adra, devient aussi vice-première ministre, et la justice, dévolue à une
avocate, Marie-Claude Najm. Figure reconnue, cette dernière avait rallié le
soulèvement. Elle entend s’atteler à bâtir « l’indépendance de la
justice », une autre revendication phare de la rue. Autre nom
remarqué, celui du ministre des affaires étrangères, Nassif Hitti, un diplomate
chevronné.
C’est un gouvernement mixte, alliant
experts et figures proches des partis traditionnels. De nombreux visages sont
peu connus du grand public. Comme M. Diab, le nouveau ministre de
l’environnement et du développement administratif, Damien Kattar, a toutefois
déjà occupé une charge gouvernementale. Et le ministre des finances, Ghazi
Wazni, a été conseiller au Parlement.