Publié par CEMO Centre - Paris
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Irak: une militante tuée dans le Sud, nombreuses routes bloquées

jeudi 23/janvier/2020 - 12:24
La Reference
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Une militante antipouvoir irakiennne a été tuée à Bassora dans le sud du pays où les manifestations ont repris de plus belle ces derniers jours pour faire pression sur le gouvernement et obtenir des réformes, a indiqué mercredi une source policière.

"La militante de la société civile Janat Mahdi, 49 ans, a été tuée mardi soir vers 23H00 (20H00 GMT) par un homme armé à bord d'un SUV", a déclaré cette source à l'AFP, ajoutant que cinq personnes, dont au moins un autre militant local, avaient été blessées dans la fusillade.

Une source du laboratoire de la police scientifique a confirmé à l'AFP que le corps de Mme Mahdi présentait plusieurs blessures par balle.

Selon un journaliste de l'AFP, Mme Mahdi était militante au sein d'un groupe qui procure les premiers soins aux blessés lors des manifestations. Le groupe a quitté le principal lieu de rassemblement à Bassora tard mardi, selon la même source, avant d'être attaqué par un tireur dont l'identité n'est pas connue.

Ce décès est le dernier d'une nouvelle vague de violence contre le mouvement de contestation, qui s'était affaibli ces dernières semaines en raison de la cristallisation des tensions entre Téhéran et Washington, ennemis jurés tous deux alliés de l'Irak, sur le sol irakien.

Ces derniers jours, les manifestations ont repris à Bagdad et dans le Sud pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il réponde aux demandes de la contestation: des élections anticipées, une réforme de la loi électorale, un Premier ministre indépendant, la fin de la corruption et de la répartition des postes politiques en fonction des ethnies et confessions.

Mercredi, de jeunes Irakiens ont bloqué des rues et des autoroutes autour de Bagdad et dans le Sud à majorité chiite.

Les manifestants exigent aussi que des comptes soient rendus dans le cadre de la répression du mouvement. Plus de 460 personnes sont mortes depuis le début de la contestation en octobre.

Lundi, trois manifestants ont été tués à Bagdad dans des heurts avec les forces de sécurité tandis qu'un autre est mort mardi après qu'une grenade lacrymogène a fracassé son crâne.

Des ONG de défense des droits humains affirment que les grenades lancées directement sur la foule sont de type militaire et dix fois plus lourdes que celles utilisées ailleurs dans le monde.

Les contestataires s'insurgent régulièrement contre le fait que seuls quelques membres des forces de sécurité ont été inculpés pour usage excessif de la violence et accusent les autorités de ne rien faire pour les protéger face à des attaques dont les responsables ne sont pas identifiés.

En outre, une vaste campagne d'intimidation, d'assassinats et d'enlèvements de militants a fortement asséché les rangs des manifestations.


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