A Davos, Donald Trump s’est posé en climatosceptique assumé
La grande salle du centre de congrès de
Davos (Suisse) était pleine, mardi 21 janvier, pour écouter Donald Trump,
mais ce n’est pas à cette assistance-là qu’il s’est adressé. Le discours
triomphaliste livré par le président américain ne visait manifestement qu’un seul
auditoire, à plus de 6 000 km de là, de l’autre côté de
l’Atlantique : son électorat, devant lequel il se représente le
3 novembre. Et plus précisément « les
travailleurs », sur lesquels il a affirmé avoir concentré tous
les efforts de son premier mandat.
Les organisateurs du Forum économique
mondial, eux – et notamment son fondateur, Klaus Schwab, qui se tenait aux
côtés de M. Trump –, ont eu droit à un camouflet.
Alors que cette 50e édition
du Forum de Davos, résolument verdie, a été placée sous le signe de la priorité
à la lutte contre le changement climatique, le président américain s’est posé
en climatosceptique assumé, fustigeant ouvertement les « prophètes
de malheur » qui promettent « l’apocalypse ». Venue
l’écouter, Greta Thunberg, la jeune militante écologiste suédoise, a quitté la
salle avant la fin du discours parce que, a-t-elle confié plus tard, « [elle] en
avai[t] eu assez ».
Pendant une demi-heure, M. Trump a
décrit un pays qu’il a trouvé en ruine en arrivant à la Maison Blanche il y a
trois ans, et dont il a fait un paradis, « un geyser
d’opportunités » que l’on entend « rugir ». Il
s’est lancé dans une longue litanie de chiffres plus mirobolants les uns que
les autres sur les créations d’emplois, la baisse du chômage et les hausses de
salaires, signes « d’un boom économique comme le monde n’en a
jamais connu ».
Un
contrepoint médiatique tout à fait opportun
Alors qu’aux Etats-Unis ses rivaux
démocrates s’apprêtent à ouvrir la saison des primaires pour choisir leur
candidat, le slogan « Workers first », « les travailleurs
d’abord », a remplacé l’« America first » de la
campagne de 2016 dans la rhétorique du républicain. Et, pour ne pas oublier ses
électeurs évangéliques, le président a clos son discours par une envolée sur
les « grandes cathédrales d’Europe » qui « nous
ont appris à poursuivre de grands rêves », sans oublier Notre-Dame
de Paris qui renaîtra de ses cendres.