Macron et Trump s’accordent pour prolonger les négociations sur la « taxe GAFA »
Emmanuel
Macron et Donald Trump sont tombés d’accord pour prolonger les discussions sur
la taxation des géants du numérique jusqu’à la fin de l’année, écartant pour le
moment la menace de sanctions américaines sur des produits français, a indiqué
lundi une source diplomatique française.
Dans
un Tweet posté
en début de soirée, Emmanuel Macron qualifie lui-même d’« excellente » la
discussion qu’il a eue dimanche avec son homologue américain. « Nous
allons travailler ensemble sur un bon accord pour éviter toute escalade des
tarifs » douaniers, ajoute-t-il.
Prolonger les discussions à l’OCDE
Les
deux chefs d’Etat « se sont mis d’accord pour donner une
chance » aux négociations afin de « trouver une
solution dans un cadre international » et éviter « une
guerre commerciale qui ne serait bénéfique pour personne », a souligné
la source diplomatique. Au cours de leur contact téléphonique, Emmanuel Macron
et Donald Trump « se sont mis d’accord pour donner une chance aux
discussions et prolonger les discussions à l’OCDE », a ajouté cette
source. « Dans cet intervalle, on ne se livrera pas à des tarifs
successifs », a-t-on poursuivi.
Le
7 janvier, les Etats-Unis et la France s’étaient donné quinze jours pour
aboutir à un accord et permettre la poursuite du travail à l’OCDE sur
l’instauration d’une taxation internationale des géants du numérique, dont les
GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple).
« Nous sommes prêts à faire des pas dans
la direction des Etats-Unis, nous en avons proposé un certain nombre, j’espère
que nous aurons un accord mercredi », avait déclaré lundi
matin sur LCI Bruno Le Maire. Une nouvelle réunion est prévue mercredi à
Davos lors du Forum économique mondial entre le ministre français de
l’économie, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, et le secrétaire
général de l’OCDE, Angel Gurria.
« La
France poursuit son objectif de juste taxation des entreprises du numérique et
de trouver un compromis dans le cadre de l’OCDE », a rappelé lundi
l’Elysée. Paris a décidé d’imposer depuis le 1er janvier 2019
une taxe sur les grandes entreprises du numérique à hauteur de 3 % de leur
chiffre d’affaires, en attendant l’adoption d’une fiscalité internationale.
Il
y a un an, les Etats-Unis avaient relancé les négociations sur la taxation du
numérique au sein de l’OCDE, qu’ils bloquaient depuis plusieurs années, mais
ils ont posé en décembre des conditions rejetées par la France. L’administration
Trump a ensuite menacé de surtaxer « jusqu’à 100 % » l’équivalent
de 2,4 milliards de dollars de produits français. Seraient visés le
champagne, des produits laitiers dont l’emblématique roquefort, les sacs à main
en cuir, les cosmétiques, la vaisselle en porcelaine ou encore les articles de
cuisine en fonte.