Sous la tutelle de l’Egypte: la France et l’Italie font face aux ambitions d’Erdogan en Libye
Le rôle de Moscou dans la crise libyenne a suscité des critiques vis-à-vis de l’Union européenne. C’est ainsi que le 13 janvier 2020, l’ex-premier ministre italien Romano Prodi a affirmé : « La Libye est proche de nos côtes, et son instabilité aura sur nous davantage de conséquences, or, la Turquie la domine et veut que son destin soit fixé sur le territoire russe ».
Notons cependant que la position européenne vis-à-vis de la crise libyenne a connu une évolution notable. En effet, le premier ministre italien Giuseppe Conti a rencontré le président égyptien le 14 janvier 2020 au palais de l’Ittihadiya, pour discuter de la dimension sécuritaire de la crise libyenne pour les deux pays.
Quant au général Samir Faraj, ex-directeur de l’administration des affaires morales, il a affirmé que le rôle politique de l’Egypte avec la France et l’Italie récemment avait contribué à changer le point de vue de Rome vis-à-vis de cette question, et à unifier les positions, et que les efforts du Caire avaient permis de mieux comprendre les menaces de la Turquie pour la région, et les buts de son intervention dans les affaires libyennes.
Pour sa part, la professeure de sciences politiques à l’Université du Caire Nourhan al-Cheikh, a affirmé que le recul du rôle européen dans la crise libyenne dès le début s’explique par les divergences politiques des pays européens sur cette question, en particulier entre la France et l’Italie. Ce qui a conduit à l’intervention turque dans les affaires libyennes, étant donné les intérêts liant Ankara à Tripoli en matière économique, pétrolière et de reconstruction.