Après son échec sur le dossier libyen, Erdogan recourt à la Maison Blanche
La Turquie tente aujourd’hui de sortir de l’impasse sur le dossier libyen en recourant aux Etats-Unis, après son échec à imposer son agenda au commandant de l’armée nationale libyenne Khalifa Haftar en Russie, et cela pour sauver le gouvernement d’entente nationale dont les milices ont subi des revers ces semaines dernières.
C’est ainsi qu’Erdogan a examiné lors d’un entretien téléphonique avec son homologue américain mercredi 15 janvier 2020 les développements en Libye, avant la tenue du sommet de Berlin prévu le 19 janvier.
De son côté, le ministre turc des Affaires étrangères a lancé une attaque contre les pays européens qui avaient refusé l’intervention turque en Libye.
Rappelons que Haftar s’est retiré des négociations sous le patronage de la Russie après son insistance sur la dissolution des milices et des groupes terroristes soutenant le gouvernement d’al-Sarraj.
Notons aussi que le président du Parlement libyen Aqila Saleh et le Parlement arabe étaient revenus mercredi sur leur reconnaissance du Conseil présidentiel du gouvernement d’entente nationale, en considérant qu’il avait violé l’accord politique signé à Skhirat et qui soutenait les efforts du peuple libyen dans la lutte contre le terrorisme.
Saleh a affirmé durant la séance du Parlement arabe qui a commencé mercredi au Caire que « le Conseil des députés est l’organe légal en Libye », insistant sur le fait que « tout accord signé sans approbation du Conseil des députés est nul et sans effet ».
Ankara a utilisé l’accord avec al-Sarraj comme prétexte pour intervenir dans la crise libyenne dans le but d’ancrer sa présence militaire en Afrique du nord et en Méditerranée, dans un contexte de rivalités pour le contrôle des énormes réserves de gaz récemment découvertes.