Publié par CEMO Centre - Paris
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Des options de l'OTAN face aux menaces régionales turques

vendredi 17/janvier/2020 - 03:32
La Reference
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Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a soulevé une controverse intense par le chantage qu’il fait à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) avec les cartes des réfugié et des terroristes de Daesh, ainsi que de l’intervention militaire de la Turquie en Libye.

L’OTAN prendrait-t-elle une position ferme envers ces actions qui menacent tout le monde à la lumière d’une éventualité d'une agression contre a Grèce, un autre membre de l'OTAN ?

« La Turquie à l'ère d'Erdogan fait partie des difficultés les plus importantes auxquelles fait face l'Alliance » atlantique, a déclaré Roa Khanna, membre démocrate du Congrès américain, dans un rapport publié par l'International Policy Digest (IPD).

Il a expliqué cela par les récentes actions militaires du président turc Recep Tayyip Erdogan, soulignant que cela "nécessite un réexamen du statut d'Ankara en tant que membre de l'OTAN".

Les erreurs d'Erdogan par rapport à l'OTAN

Au premier plan des erreurs du régime turc se trouve la menace pour les intérêts de l'OTAN à travers un grand rapprochement avec la Russie, dans le cadre de ses interventions militaires dans le nord de la Syrie, où Erdogan a utilisé le système antimissile russe S400, ce qui a mis en colère les membres de l'alliance atlantique, selon les propos entendus lors de la célébration de la 70e anniversaire de l’OTAN début décembre 2019, les Occidentaux craignant que Moscou ne s’infiltre dans sa zone et ne l’espionne au moyen de la technologie radar de l’antimissile S400, alors que l’OTAN a préparé des plans de défense pour protéger les États baltes et la Pologne afin de répondre aux aspirations de l'expansion russe.

Ce qui aggrave cette affaire est l'exploitation par Ankara d’une vision fondée sur sa situation géographique et sa proximité avec la Russie, et son contrôle des passages européens, en particulier les gazoducs russes, alors qu’Ankara a déclaré lors du sommet de l'OTAN à Londres, que la Turqui était « satisfaite » de son intervention militaire en Syrie, dans le cadre du "Printemps de la paix", qualifiée par certains membres de l'OTAN de "contre la loi".

Ankara a également stipulé la désignation des unités de protection du peuple kurde en tant qu'organisation terroriste, menaçant de renvoyer des éléments de Daesh en Europe, ce qui révèle clairement qu'Erdogan contrôle la carte de distribution de ces éléments terroristes, et que l'Europe est à la portée de "loups solitaires" de Daesh sous le patronage turc.

Cela est confirmé par le communiqué du porte-parole du ministère turc de l'Intérieur, Ismail Gatakli, au début du mois de janvier 2020, selon laquelle les autorités de son pays avaient déjà expulsé vers leur pays d’origine 150 combattants, inculpés d'avoir des liens avec des groupes militants.

Carte de réfugiés syriens

Le président turc Erdogan exploite la carte des réfugiés en faisant chanter l'Europe, en déclarant le 13 septembre 2019 que la Turquie pourrait ouvrir les portes de l'Europe à moins qu'une aide et un soutien

supplémentaire ne soient fournis sur la "zone de sécurité". « Si vous n'êtes pas en mesure d’accepter cela la Turquie ouvrira les portes », avait-il également déclaré dans une interview à Reuters.

Quelques réactions européennes

Le 12 octobre 2019, la France a annoncé la suspension de toutes les ventes d'armes à la Turquie ; tandis qu’Ankara a averti que son attaque contre le nord de la Syrie menaçait la sécurité européenne.

L'Espagne, l'Autriche et la Belgique ont rejoint l'Allemagne et la France, deux jours plus tard, au moment où la Suisse, la Norvège et la Finlande avaient précédemment annoncé la suspension de l'exportation de nouvelles armes en Turquie, synonyme de cessation d’application de tous les accords d'armement avec Ankara.

Le 31 octobre 2019, le Danemark a rejoint la liste des pays européens qui ont interdit les exportations d'armes vers la Turquie, afin d'empêcher tout futur projet d'accord sur les armes avec Ankara, dans le contexte de sa récente opération militaire dans l'est de l'Euphrate, dans le nord de la Syrie.

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