Publié par CEMO Centre - Paris
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Conceptions soufies “Le serment soufi”… le lien sacré entre le disciple et le cheikh de la confrérie

vendredi 07/septembre/2018 - 12:35
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Conceptions soufies

“Le serment soufi”… le lien sacré entre le disciple et le cheikh de la confrérie

 

Ayat Izz

Le cheikh et le disciple sont le fondement de toute confrérie soufie, c’est pourquoi il doit y avoir un lien entre les deux parties, et ce lien est appelé « serment ou allégeance ». Et selon la conception soufie, son but est de faire passer le soufi d’une vie de négligence et de plaisirs à une vie de repentir et d’examen de conscience en se rapprochant de Dieu.

« Le serment soufi »… Le lien entre disciple et cheikh

Le serment (‘ahd) est le lien le plus fort entre deux hommes qui s’aiment pour Dieu et se sont engagés à Lui obéir. Il signifie pour le disciple : recevoir les instructions du cheikh de la confrérie et lui obéir, et respecter les obligations et règles de conduite religieuses, tout en s’astreignant aux invocations, litanies et prières quotidiennes que le cheikh lui impose.

Selon les soufis, la « main du cheikh » que serre le disciple durant le serment symbolise l’allégeance prêtée par les musulmans au Prophète (bénédiction et salut de Dieu sur lui), durant la Trêve d’Al-Hudaybiya, allégeance à propos de laquelle Dieu le Très Haut dit dans le verset 10 de la sourate al-Fath (la victoire éclatante) : « Ceux qui te prêtent serment d’allégeance ne font que prêter serment à Dieu ».

Le cheikh de la confrérie considère le serment comme un lien sacré dont le disciple ne peut se libérer au moment qui lui plaît. C’est pourquoi de nombreux cheikhs sont prudents et ne se hâtent pas d’accepter l’engagement du disciple, et lui imposent au début certains tests pour s’assurer de son désir d’adhérer à la confrérie et évaluer son niveau moral et religieux.

Abdel Khaliq Al-Chabrawi, cheikh de la confrérie Chabrawiya, et membre du Haut Conseil des confréries soufies, affirme : « Le serment dans toute confrérie soufie est le lien sacré qui lie le disciple à son cheikh, et il est indispensable pour emprunter le bon chemin et se rapprocher de Dieu le Très Haut ». Et il ajoute que le soufisme a emprunté le principe du serment au Coran et à la Sunna, et que ce n’est donc pas une innovation religieuse (bid’a) ou une invention soufie.

Le rituel du serment

Le serment se prête dans le soufisme d’une façon particulière : ainsi, le disciple s’assied face à son cheikh, dans une attitude d’humilité, de politesse et de respect extrêmes. Il doit être en état de pureté corporelle (c’est-à-dire avoir fait ses ablutions avant le serment), porter des vêtements neufs ou au moins propres, faire deux unités de prière (rak’a) avec une intention de repentir sincère, s’asseoir face à la direction de La Mecque (qibla) en regardant son cheikh, et être prêt à répéter à la lettre ce que celui-ci va lui inculquer.

Après avoir reçu ses instructions, le disciple serre la main de son cheikh, car cela est une Sunna (tradition prophétique) et que de cette façon, ils entrent tous deux en contact avec l’âme du Prophète (paix et salut sur lui - PSL), selon leur croyance.

 Chaque confrérie a ses rituels propres concernant le serment, certaines imposant au disciple de porter un turban vert ou d’une autre couleur, d’autres imposant au disciple et à son cheikh de mettre un bout de tissu sur leur tête, au moment du serment.

Ce qui est inculqué au disciple

Lorsque le disciple met sa main dans celle du cheikh, ce dernier lui fait répéter le verset du serment, qui est le verset 91 de la sourate an-Nahl (les Abeilles) : « Soyez fidèles au pacte de Dieu après l'avoir contracté et ne violez pas vos serments après les avoir solennellement prêtés et avoir pris Dieu comme garant [de votre bonne foi]. Vraiment Dieu sait ce que vous faites!”, et le verset 10 de la sourate al-Fath (la Victoire éclatante) : « Ceux qui te prêtent serment d'allégeance ne font que prêter serment à Dieu: la main de Dieu est au-dessus de leurs mains. Quiconque viole le serment ne le viole qu'à son propre détriment; et quiconque remplit son engagement envers Dieu, Il lui apportera bientôt une énorme récompense ».

Puis le cheikh inculque au disciple la litanie (wird) propre à la confrérie, chaque confrérie soufie en Egypte et dans le monde musulman ayant une litanie quotidienne qui lui est propre, sachant que la demande de pardon à Dieu (istighfâr) et la prière pour le Prophète Mohammad (PSL) font partie de toute litanie quotidienne.

 

 

 

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