Le roi de Jordanie Abdallah
II, attendu ces prochains jours à Bruxelles, Strasbourg et Paris. Pendant sa
visite, le souverain jordanien compte également aborder avec ses partenaires
européens la meilleure façon de faire baisser la température dans la
région, en proie à des tensions entre Téhéran et Washington.
Ce qui m’inquiète le plus, c’est la résurgence et la
montée en puissance de l’État islamique au cours de l’année, pas seulement dans
le sud-est syrien mais aussi dans l’ouest de l’Irak,
a-t-il affirmé dans un entretien à la chaîne de télévision France 24. Cela va devenir un
problème pour Bagdad, et nous devons être là pour aider les Irakiens à gérer
cette menace pour nous tous, pas seulement pour la région mais aussi pour
l’Europe et le monde entier, juge-t-il.
Les tensions en Iran
Au menu des discussions avec les Européens figureront
aussi les tensions entre Téhéran et Washington. Jusqu’à présent, il semble
que nous assistions à une désescalade. Nous espérons que cette tendance se
poursuivra, souligne le roi Abdallah.
Ce qui se passera à Téhéran aura des conséquences pour
Bagdad, Amman, Beyrouth, et pour le processus de paix israélo-palestinien,
fait-il valoir, en espérant que dans les prochains mois, nous pourrons
trouver le ton juste pour la région, afin de faire baisser la température.
Plusieurs milliers de combattants étrangers ont quitté
Idlib par la frontière nord (de la Syrie, ndlr) et sont arrivés en Libye,
assure-t-il. Ce sujet fera l’objet d’une discussion importante au cours
des prochains jours avec les Européens.
La Jordanie est avec les Émirats arabes unis sur la
liste des pays qui ont violé l’embargo sur les armes imposé depuis 2011 à la
Libye et envoyé des équipements militaires au maréchal Khalifa Haftar, l’homme
fort de l’est libyen qui tente depuis avril 2019 sans succès de s’emparer de
Tripoli, selon un récent rapport d’experts de l'ONU sur la Libye.
La Turquie qui a apporté ouvertement son soutien au
gouvernement du Premier ministre Fayez al-Sarraj, a elle fourni du matériel à
ses troupes, allant des véhicules blindés aux drones, selon des sources
diplomatiques.