Frappes en Irak: l'Iran n'a pas cherché à «tuer des soldats» américains
Le chef des Gardiens de la Révolution,
l'armée idéologique iranienne, a déclaré ce dimanche 12 janvier que l'objectif
des frappes du 8 janvier contre des cibles américaines en Irak n'était pas de «tuer
des soldats ennemis».
«Notre
objectif n'était pas vraiment de tuer des soldats ennemis, ce n'était pas
important»,
a déclaré le général de division Hossein Salami lors d'une session à huis clos
au Parlement iranien, selon un extrait vidéo diffusé par la télévision d'Etat.
«Les
destructions matérielles (provoquées par les tirs de missile), c'était juste
parce que nous voulions dire que nous sommes tellement supérieurs à l'ennemi
que nous pouvons frapper n'importe quel point choisi par nous»,
a ajouté le commandant en chef de l'armée idéologique iranienne.
Le 8 janvier, des missiles ont été tirés sur
deux bases utilisées par les forces américaines dans l'ouest et le nord de
l'Irak, en représailles à l'élimination du général Qassem Soleimani, chef des
opérations extérieures des Gardiens, tué par un raid aérien américain le 3
janvier à Bagdad. Les frappes n'avaient pas fait de victimes.
Le général appelé à
témoigner sur l'avion abattu
Le général Salami a été appelé à témoigner
au Parlement après que les forces armées iraniennes eurent reconnu samedi avoir
abattu «par erreur» un avion civil
ukrainien mercredi quelques heures seulement après les tirs de missiles
iraniens sur les bases en Irak.
Les 176 personnes à bord de ce Boeing 737
d'Ukraine International Airlines qui venait de décoller de Téhéran ont péri
dans la tragédie, pour laquelle le général Amirali Hajizadeh, chef de la
branche aérospatiale des Gardiens, a endossé l'entière responsabilité.
L'Iran a invité des experts étrangers,
notamment du Canada (qui comptait de nombreux ressortissants à bord), des
Etats-Unis (pays du constructeur de l'avion), d'Ukraine et de France (pays du
constructeur des moteurs de l'appareil), à participer à l'enquête.
«Nous
n'avons touché à rien», a assuré le général Salami aux députés,
«ni déplacé les débris de l'avion, ni
modifié la scène (du point d'impact de l'appareil au sol), ni déplacé le
système de défense aérienne (à l'origine du tir missile ayant abattu l'avion),
ni (modifié) les relevés des radars».