En Irak, au Yémen, en Syrie... Comment le conflit entre l'Iran et les Etats-Unis risque de s'exporter
Le conflit entre les Etats-Unis et l'Iran va-t-il mettre le feu au Moyen-Orient ? La mort du général Qassem Soleimani, tué par un tir de drone américain, et la riposte iranienne contre des bases irakiennes abritant l'US Army ont laissé craindre une escalade militaire. Mais après une semaine sous tension, Téhéran et Washington ont joué la carte de l'apaisement.
Lors d'une conférence de presse, Donald Trump a finalement opté, mercredi 8 janvier, pour de nouvelles sanctions économiques contre l'Iran plutôt que pour une intervention militaire. Et malgré des déclarations belliqueuses quasi-quotidiennes, le pouvoir iranien a pris soin de ne pas tuer de soldats américains dans sa riposte.
Pourtant, de nombreux observateurs s'attendent à ce que les deux puissances n'en restent pas là et exportent leur conflit dans les pays alentours. Dans un message diffusé à la télévision iranienne, le 6 janvier, la fille du général Soleimani a sommé le Syrien Bachar Al-Assad ainsi que les chefs du Hezbollah, du Hamas et de la rébellion houtie de venger la mort de son père en s'attaquant aux Américains ou à leurs deux alliés historiques dans la région, Israël et l'Arabie saoudite. Franceinfo fait le point sur les risques de guerres par procuration entre Téhéran et Washington en Irak, en Syrie, au Liban, au Yémen et en Palestine.
En Irak : le conflit "le plus probable"
• Qui sont les acteurs ? Après avoir quitté le pays en 2011 sous le mandat de Barack Obama, les forces américaines se sont massivement redéployées en Irak dans le cadre de la coalition internationale contre les jihadistes de l'Etat islamique. Elles en forment le principal contingent avec 5 200 soldats, selon le magazine Time (en anglais). L'administration Trump a laissé planer le doute sur un éventuel retrait de ses troupes, avant de démentir l'information.
Historiquement, l'Iran a toujours exercé une influence forte sur son voisin, que ce soit en noyautant le gouvernement, comme l'ont révélé les "Iran Cables", ou en soutenant financièrement et militairement des milices chiites. Cette influence s'est accentuée en 2014, lorsque Téhéran a volé à la rescousse de Bagdad après la conquête d'un tiers du pays par les jihadistes de l'Etat islamique. Aujourd'hui, une myriade de groupes paramilitaires pro-Iran évoluent en Irak. Réunis sous la bannière du Hachd al-Chaabi, ils ont été en grande partie intégrés aux forces de sécurité irakiennes.
• Quelles sont les réactions ? L'assassinat du général Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods des Gardiens de la Révolution et principal émissaire de Téhéran en Irak, a provoqué l'ire de ces groupes armés. D'autant plus que lors du bombardement américain, Abou Mehdi Al-Mouhandis, le chef militaire du Hachd al-Chaabi, a aussi perdu la vie.