Escalade militaire en Libye : la Tunisie se prépare à un nouvel afflux de réfugiés
La Tunisie se prépare à subir les conséquences d’une
détérioration de la situation chez son voisin libyen. Le gouvernement a mis en
place, conjointement avec des organisations nationales et internationales, un
plan d’urgence en cas d’afflux à ses frontières de personnes fuyant les
combats. Le point sur les scénarios prévus.
L’enlisement du conflit libyen préoccupe de manière aiguë
la Tunisie depuis l’offensive du maréchal Haftar en avril 2019. Le risque d’escalade que pourrait provoquer l’envoi de
troupes turques en Libye fait craindre un nouvel afflux de migrants à ses
portes. Malgré les récentes déclarations de bonne volonté de la présidence
tunisienne, les solutions semblent encore lointaines, d’autant plus que les
contours de l’ « initiative de Tunis pour la paix » lancée par
Kaïs Saïed restent flous.
Face à la guerre par procuration entre puissance
internationales en cours, des députés tunisiens s’inquiètent même d’une prise de parti de leur pays
dans l’une des coalitions de
belligérants internationaux, après la visite de Recep Tayyip Erdogan à Tunis fin décembre, ce que Carthage a fermement démenti.
Un plan d’urgence pour l’accueil de
migrants
Outre leur tentative de médiation, les autorités
tunisiennes ont mis en place un plan d’urgence d’accueil et de protection des
migrants en cas d’arrivée importante de personnes fuyant les combats. Le pays
avait déjà accueilli près d’un million de personnes au début de la guerre de
2011.
Depuis le démantèlement du camps de Choucha, évacué en juin 2017, les migrants, dont le transit s’éternise, sont hébergés
en ville à Médenine ou La Marsa. Mais la gestion du phénomène migratoire a
parfois manqué de fluidité dans une région sud qui peine encore, par exemple, à prendre en charge les
dépouilles mortelles de clandestins décédés en mer.