Les islamistes d’Algérie: le ralliement au Hirak

L’Algérie a connu de 1992 à 2002 ce qu’on a appelé « la décennie noire », à savoir les violences entre les islamistes et le gouvernement. Et avec la fin de cette décennie, les islamistes se sont ralliés à l’initiative de réconciliation nationale, lancée par Bouteflika, et se sont convaincus de l’erreur commise en portant les armes contre l’Etat.
Et bien que le dernier Hirak en Algérie vise à une rupture finale aussi bien avec le régime qu’avec l’opposition, les islamistes ont essayé d’accepter le discours du Hirak opposé à Bouteflika.
Le Mouvement islamique du salut a ainsi loué ce qu’il a appelé « la libération par le Hirak populaire de la société et de vastes secteurs des institutions d’Etat », affirmant qu’ « il est parvenu à rassembler tous les Algériens au-delà de leurs appartenances politiques, sur la base d’une demande claire, à savoir le départ du régime et de ses symboles ».
Quant à Hims (Le Mouvement de la société pour la paix), il a annoncé qu’il ne participerait pas aux élections présidentielles, mais dès la victoire de Tebboune, il s’est empressé de le soutenir, en contradiction avec les demandes du Hirak qui considérait que les élections représentaient un retour du régime de Bouteflika avec d’autres visages.
C’est ainsi que Abdel Majid Munassira, président du mouvement, a affirmé que « le mouvement pour la société de la paix était prêt à participer au dialogue avec le pouvoir, car nous faisons partie des partisans de la conciliation, et nous aurions souhaité que cette conciliation ait lieu durant les élections, mais ceux qui détiennent le pouvoir doivent assumer leur responsabilité. Ainsi, si le président se
comporte bien, nous le soutiendrons, et s’il se trompe, nous nous opposerons à lui, et s’il nous invite au dialogue, nous y participerons ».