Un Boeing ukrainien s'écrase en Iran, plus de 170 morts
L'appareil s'est abattu peu
après le décollage à Téhéran, tous les passagers – essentiellement des Iraniens
et des Canadiens - sont morts.
Un avion de ligne ukrainien transportant 176 personnes, principalement des Iraniens
et des Canadiens, s’est écrasé mercredi en Iran peu après son décollage de
Téhéran, tuant tous ceux qui se trouvaient à bord, ont annoncé les autorités
iraniennes et ukrainiennes. L’avion, un Boeing 737 de la compagnie Ukraine
International Airlines, avait décollé avant l’aube de l’aéroport international
Imam Khomeiny de Téhéran en direction de Kiev, selon l’agence semi-officielle
Isna. Il s’est écrasé sur des terres agricoles à Khalaj Abad dans le district
de Shahriar, à environ 45 km au nord-ouest de l’aéroport, selon des médias
d’Etat.
«Sur les 176 personnes qui ont péri, neuf étaient des
membres d’équipage et les autres des passagers» dont 15
enfants, a déclaré le gouverneur adjoint de la province de Téhéran, Mohammad
Taghizadeh, cité par Isna. «Il y a actuellement 500 personnels médicaux
sur place» pour retrouver les corps. «De
toute évidence, il est impossible que des passagers» du vol
PS-752 Téhéran-Kiev «soient en vie», a déclaré
à Isna le chef du Croissant-Rouge iranien, Morteza Salimi.
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Vadym Prystaïko, a indiqué que 82
Iraniens et 63 Canadiens se trouvaient à bord. Onze Ukrainiens (deux passagers
et neuf membres d’équipage), dix Suédois, quatre Afghans, trois Allemands et
trois Britanniques s’y trouvaient également, a-t-il précisé. Le président
ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé sur Facebook que «tous les
passagers et l’équipage» du vol «sont
morts».
«S'abstenir
de toute spéculation»
«Les deux boîtes noires du Boeing 737 ukrainien qui s’est
écrasé ce matin ont été retrouvées», a déclaré le porte-parole
de l’autorité, Reza Jafarzadeh, selon l’agence d’information semi-officielle
Isna. En attendant leur analyse, Volodymyr Zelensky a mis en garde
contre toute «spéculation» ou «versions
non vérifiées sur la catastrophe». L’ambassade
ukrainienne en Iran avait auparavant mis en cause «une panne
d’un moteur de l’appareil due à des raisons techniques», ajoutant
: «La
thèse d’un attentat terroriste est pour le moment exclue». «Nous
avons été informés après 6 heures ce matin (03H30 heure de Paris) qu’un avion
de passagers s’était écrasé près de Shahriar», a déclaré
Shahin Fathi, chef de l’unité de secours et recherches du Croissant-Rouge
iranien.
«Toutes les équipes opérationnelles sont envoyées
dans la zone», a-t-il ajouté à la télévision d’Etat
iranienne, mais «malheureusement, nous n’avons retrouvé aucun
survivant». Le crash a vraisemblablement été causé par «des
difficultés techniques», a indiqué PressTV, la télévision
d’Etat en langue anglaise, citant Ali Khashani, porte-parole de l’aéroport Imam
Khomeiny. «L’avion a
pris feu après s’être écrasé», selon cette télévision.
La télévision d’Etat iranienne a montré des images du site du crash sur lesquelles
on voit des équipes de secouristes fouiller un terrain vague sur lequel des
débris sont éparpillés. Selon la compagnie ukrainienne, l’avion était neuf et
avait passé son contrôle technique il y a deux jours. «L’avion a été fabriqué en 2016, il a été reçu par la
compagnie aérienne directement de l’usine (Boeing). L’avion a subi sa dernière
maintenance technique régulière le 6 janvier 2020», a déclaré Ukraine International Airlines sur Facebook
précisant suspendre la liaison aérienne avec Téhéran sine die.
Un expert aéronautique,
Stephen Wright, professeur à l’Université de Tempere en Finlande, a douté que
l’avion ait été abattu. «Il y a
beaucoup de spéculations actuellement disant qu’il a été abattu, je pense que
cela ne se révélera pas du tout le cas», a-t-il expliqué à l’AFP. «L’avion montait (...) dans la bonne direction, ce qui
signifie que quelque chose de catastrophique est arrivé», a-t-il observé, «cela pourrait être une bombe ou une panne catastrophique
dans l’avion».
Tirs de missiles
Boeing, le constructeur
américain de l’appareil, a tweeté : «Nous sommes au courant des informations de presse qui
viennent d’Iran et nous rassemblons davantage d’informations». Le crash est survenu peu après que l’Iran a tiré des missiles
dans la nuit de mardi à mercredi sur des bases en Irak utilisées par des
militaires américains pour venger la mort du général iranien Qassem Soleimani.
Ce général des Forces Qods des Gardiens de la révolution a été tué vendredi à
Bagdad par une frappe aérienne des Etats-Unis. A la suite des tirs de missiles iraniens, l’administration fédérale américaine de l’aviation, la FAA,
a annoncé qu’elle suspendait les vols des compagnies enregistrées aux
Etats-Unis au-dessus de l’Irak, de l’Iran et du Golfe. «La FAA continuera à surveiller de près les événements
au Moyen-Orient», ajoute un
communiqué.