Les Frères musulmans d’Algérie suivaient avec inquiétude la progression de l’armée libyenne vers Tripoli
Alors que
les Frères musulmans de Tunisie et d’Algérie suivaient avec inquiétude la
progression de l’armée libyenne vers Tripoli, le président turc est venu
ranimer les espoirs des partis dépendant du groupe, en particulier al-Nahda en
Tunisie et Homs en Algérie.
C’est
ainsi qu’en Algérie, le chef du bras politique du groupe des Frères, Homs,
Abdel Razzaq Maqri, a critiqué la progression de l’armée nationale libyenne
vers Tripoli, la considérant comme une provocation vis-à-vis de son pays. Il a
affirmé que cette progression mettait en péril la stabilité de la région. Maqri
avait auparavant déclaré qu’il refusait toute intervention étrangère en Libye,
affirmant que les pays occidentaux qui avaient l’intention d’intervenir en
Libye savaient que sans la participation de l’Algérie et de la Tunisie, leur
intervention connaîtrait l’échec.
On
peut comprendre à la lumière de ces déclarations les tournées d’Erdogan en
Tunisie ainsi que les demandes du gouvernement d’entente adressées à l’Algérie,
visant à obtenir le soutien des deux voisins avant toute intervention militaire
en Libye.
D’autre
part, il semble que les accords actuels entre le président algérien et Homs
rendent difficile pour le mouvement islamiste d’annoncer sa position vis-à-vis
de ce que prépare Erdogan en Libye, c’est pourquoi le mouvement a choisi de
garder le silence, laissant le président Tebboune annoncer seul la position de
son pays vis-à-vis de la situation en Libye.
De
son côté, Atel al-Saadawi, chercheur au Centre d’Etudes politiques et
stratégiques d’Al-Ahram, affirme que la question libyenne n’est plus une
affaire interne, et que la Libye est devenue un terrain pour une guerre par
procuration, et il prévoit une tension dans les relations entre l’Algérie et
des pays arabes importants, en particulier l’Egypte et les pays du Golfe, du
fait que l’Algérie en est arrivée à soutenir les décisions turques et le
gouvernement al-Sarraj.