Le chef de l’ONU met en garde la Turquie contre l’envoi de troupes en Libye
Le secrétaire général de l’Organisation des
Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a affirmé vendredi 3 janvier,
sans mentionner explicitement la Turquie, que « tout soutien étranger
aux parties en guerre » en Libye « ne fera[it] qu’aggraver
un conflit et compliquer les efforts pour une solution pacifique ».
Visant clairement une éventuelle
intervention militaire turque en Libye en soutien au gouvernement
d’union nationale (GNA) installé à Tripoli, Antonio Guterres souligne dans un
communiqué que « les violations continues de l’embargo sur les
armes imposé par le Conseil de sécurité ne font qu’empirer les choses ».
Violations de l’embargo
Dans un récent rapport, des experts de
l’ONU chargés de contrôler l’application de cet embargo instauré en 2011,
la Turquie, au profit du GNA, comme la Jordanie et les Emirats Arabes unis,
pour le compte du maréchal Khalifa Haftar, qui cherche depuis avril à s’emparer
de Tripoli, sont accusés de multiples violations. « Un strict
respect de l’embargo est essentiel pour créer un environnement favorable à la
cessation des hostilités », insiste Antonio Guterres, en
renouvelant « ses appels à un cessez-le-feu immédiat en Libye et
au retour au dialogue politique par toutes les parties ».
Les députés turcs ont approuvé jeudi une
motion permettant au président, Recep Tayyip Erdogan, d’envoyer des militaires
en Libye pour soutenir le GNA, dont les troupes combattent les forces du
maréchal Haftar.
Plongée dans le chaos depuis la chute du
régime de Mouammar Kadhafi, en 2011, la Libye est en proie à des luttes
d’influence. Deux autorités se disputent son contrôle : le GNA, reconnu
par l’ONU, et un gouvernement et un Parlement dans l’Est libyen, acquis au
maréchal Haftar.