Un chercheur français: Erdogan cherche à établir une nouvelle organisation terroriste en Libye
Le chercheur français au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Thomas Perret, spécialisé dans les affaires syriennes, a estimé qu'il y avait plusieurs indications réelles de la décision du président turc Recep Tayyip Erdogan pour l'invasion de la Libye.
Perret a déclaré à RFI qu'Erdogan convoite de contrôler la fortune de la Méditerranée et a un projet d'extension géopolitique de la Turquie en Afrique du Nord, en plus de son financement des groupes terroristes dans la région.
Le chercheur français a déclaré qu'Erdogan avait signé fin novembre 2019 un accord militaire avec la milice Al-Wefaq dirigée par Fayez al-Sarraj, pour renforcer son soutien au gouvernement de Tripoli.
Il a ajouté que "l'invasion turque de la Libye est une question existentielle, pour répondre aux ambitions d'Erdogan dans la région de la Méditerranée orientale", expliquant que le président turc avait « consacré les efforts de son pays militairement et diplomatiquement, car le champ n'était pas ouvert aux pays rivaux de la région ».
"Avant 2011, Ankara investissait 30 milliards de dollars en Libye, car le marché libyen est la porte d'entrée de la Turquie en Afrique, il est donc déraisonnable pour Erdogan de perdre ce marché, et Ankara souhaite augmenter ses investissements et ses exportations vers la Libye, en jouant avec la carte de participation à la Reconstruction de la Libye. "
Il a souligné les déclarations d'Erdogan qui révélaient ses véritables intentions et ambitions, selon lesquelles qu’il n'y avait pas de solution en Libye sans la Turquie, malgré sa distance géographique, expliquant qu’"Ankara, qui s'est opposée à l'intervention de l'OTAN en Libye en 2011, veut aujourd'hui faire partie de la solution. Dans la crise, mais en réalité il y a plusieurs objectifs politiques et économiques pour cette invasion. "
Le chercheur français a souligné qu'Erdogan n'avait pas réussi à mobiliser le soutien international et régional dans sa bataille fantôme pour réaliser ses ambitions, ajoutant qu'il "avait sollicité le soutien de deux pays voisins à la Libye, à savoir la Tunisie et l'Algérie, mais ces tentatives ont été infructueuses en Tunisie qui adopte plutôt une politique de neutralité dans la crise libyenne, ainsi qu’en Algérie qui s'oppose catégoriquement à toute intervention militaire en Libye. "
Selon Perret, l'une des principales raisons de l'intervention turque en Libye est le soutien et le financement de groupes terroristes, en particulier des Frères musulmans