Publié par CEMO Centre - Paris
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Le maréchal Haftar appelle à la mobilisation générale contre une intervention turque en Libye

samedi 04/janvier/2020 - 05:18
La Reference
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Dans un discours télévisé, le chef de l'Armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar, a appelé vendredi la population à prendre les armes contre une éventuelle intervention militaire turque en Libye.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie à des luttes d’influence. Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen qui tente depuis le 4 avril 2019 de s'emparer de Tripoli, a appelé vendredi 3 janvier au soir à la "mobilisation générale" et au "jihad" contre une éventuelle intervention militaire turque en Libye en soutien au Gouvernement d'union nationale (GNA) basé dans la capitale.

Dans un discours retransmis par la télévision al-Hadath acquise à sa cause, le chef de l'Armée nationale libyenne a exhorté "tous les Libyens" à prendre les armes, "hommes et femmes, militaires et civils, pour défendre notre terre et notre honneur".

"L'ennemi regroupe ses forces pour envahir la Libye et asservir notre peuple" et a trouvé "parmi les traîtres ceux qui ont signé avec lui un accord de soumission, d'humiliation et de honte", a-t-il dit, en référence à un accord militaire signé fin novembre entre Ankara et le GNA. 

Les députés turcs ont approuvé jeudi une motion permettant au président Recep Tayyip Erdogan d'envoyer des troupes en Libye pour soutenir le GNA, dont les forces combattent celles du maréchal Haftar.

La Turquie mise en garde par l'ONU

L'imminence d'une intervention turque inquiète également les Nations unies. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a ainsi affirmé, sans mentionner explicitement la Turquie, que "tout soutien étranger aux parties en guerre" en Libye "ne fera qu'aggraver un conflit et compliquer les efforts pour une solution pacifique". "Les violations continues de l'embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité ne font qu'empirer les choses", a-t-il encore souligné.

Dans un récent rapport des experts de l'ONU chargés de contrôler l'application de cet embargo instauré en 2011, des pays sont accusés de multiples violations : d'un côté, la Turquie, au profit du GNA, de l'autre, la Jordanie et les Émirats Arabes Unis, pour le compte du maréchal Khalifa Haftar.

"Un strict respect de l'embargo est essentiel pour créer un environnement favorable à la cessation des hostilités", insiste Antonio Guterres, renouvelant ses "appels à un cessez-le-feu immédiat en Libye et au retour au dialogue politique par toutes les parties".

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