En guise de chantage : Erdogan utilise la carte de l’expulsion des Daechiens vers l’Europe
Moustapha Kamel
La Turquie a exploité la fuite de nombre de Daechiens étrangers suite à la défaite de l’organisation et à la mort de son chef comme carte de pression contre les pays européens, pour réaliser des gains politiques.
C’est ainsi que depuis novembre 2019, la Turquie a expulsé 110 éléments étrangers de Daech, dont 46 Européens, dans une tentative de nier tout lien de son régime avec Daech, et de faire du chantage aux pays européens, de façon à mettre un pied dans l’Union européenne.
« Nous continuerons à les renvoyer, qu’ils les acceptent ou pas, cela ne nous concerne pas » et « La Turquie n’est pas un hôtel » : ce sont là des déclarations d’Erdogan et de son ministre des Affaires étrangères début novembre 2019, qui prouvent que la détermination de la Turquie à utiliser cette carte en menaçant l’Europe de renvoyer dans leurs pays les éléments terroristes porteurs de nationalités européennes, après avoir ouvert ses portes pendant des années à des milliers de terroristes se rendant ensuite en Syrie et en Irak.
Le ministre turc de l’Intérieur a ainsi révélé début décembre 2019 le renvoi dans leurs pays de 1200 étrangers appartenant à Daech emprisonnés en Turquie.
Par ailleurs, le président turc a poursuivi ses menaces de pression sur les pays européens et en particulier la France qui avait refusé d’accueillir les combattants de Daech expulsés par la Turquie. Et le ministère turc de l’Intérieur a annoncé le 9 décembre l’expulsion de 11 Français liés à l’organisation.
Notons que la Turquie a intensifié ses campagnes d’arrestation des éléments de l’organisation terroriste ayant fui des camps du nord-est syrien après l’agression turque, dans une tentative de nier toute relation avec Daech.
