Coopération turco-iranienne: l’Iran dessine la carte religieuse de la Turquie avec une dimension confessionnelle
Mohammad Abdel Ghaffar
Le président de la Ligue de la culture et des relations islamiques en Iran, Abou Dhar Ibrahimi Turkman, a visité récemment la Turquie, où il a été accueilli par le président des Affaires religieuses, Ali Arbach. Un accord bilatéral entre les deux parties a été signé.
Cet accord comprend 18 articles qui prévoient la traduction et la publication de livres religieux écrits par les oulémas des deux pays, et permettant aux hommes de religion iraniens spécialisés dans la jurisprudence de faire des conférences dans les Facultésde charia d’Ankara.
Du côté turc, l’événement a fait l’objet de la plus grande discrétion, et le site officiel de la présidence des Affaires religieuses s’est focalisé sur des questions comme la Palestine et la Mosquée d’al-Aqsa, de façon à donner une image favorable de la rencontre.
Côté iranien, le site officiel de la Ligue de la culture et des relations islamiques, a cité les propos de son président selon lesquels « un mémorandum d’accord de coopération a été signé, qui prépare au développement des relations religieuses entre les deux pays ».
La Turquie a cherché à convaincre le monde arabe sunnite qu’elle avait l’intention de former un croissant sunnite face au croissant chiite, mais elle a dissimulé derrière ces slogans sesbonnes relations avec l’Iran, non seulement aux niveaux économique et politique, mais aussi religieux.
Notons que le président de l’Organisme turc des Affaires religieuses a à diverses occasions fait l’apologie de la pensée religieuse iranienne, en considérant qu’il s’agissait d’un moyen efficace de faire face au terrorisme dans la région, et aux sentiments islamophobes en Occident.
Et il a indiqué qu’Ankara et Téhéran étaient deux grandes capitales suffisant à faire face aux convoitises de « l’impérialisme occidental » visant à s’opposer à l’islam et à présenter les musulmans comme des apôtres de la violence et du terrorisme.