Nouvelle crise face à Erdogan: le “Peuple” s’oppose à l’envoi de troupes turques en Libye
Ahmad Sami Abdel Fattah
La décision d’Ankara d’envoyer des troupes en Libye pour soutenir les forces du gouvernement d’entente présidé par Fayez as-Sarraj face à la progression de l’armée nationale libyenne, selon le mémorandum d’entente illégal signé entre les deux parties, a provoqué la colère des partis d’opposition turcs, qui ont exprimé leur refus absolu de cette intervention militaire. C’est ainsi que le Parti républicain du peuple a affirmé qu’il s’opposerait au projet de résolution qui devrait être discuté au Parlement le 2 janvier pour permettre l’intervention en Libye, et qui a le soutien du Parti d’action nationaliste (droite) présidé par Devlet Bahçeli.
Le vice-président du Parti républicain du peuple a ainsi déclaré que l’envoi de troupes turques allait contribuer à l’aggravation du conflit en Libye, affirmant : « Nous pensons que la priorité doit être accordée à la diplomatie, et que nous ne devons pas être impliqués dans une guerre par procuration ».
Il a ajouté que l’envoi de soldats turcs en Libye allait augmenter les tensions et étendre le champ du conflit, au moment où il conviendrait d’activer le processus de Berlin, pour remettre sur les rails l’action politique en Libye.
Notons que l’intervention militaire turque en Libye est liée au désir d’Ankara de s’imposer par la force des armes à l’est de la Méditerranée, de façon à contrôler le gaz chypriote.
En d’autres termes, la Turquie recherche un allié dans cette région pour signer des accords dans le but de délimiter les frontières maritimes et trouver ainsi une justification juridique à sa mainmise sur le gaz chypriote.