Le poison turc dans les « veines » de l'Europe : Les concitoyens d’Erdogan et les entités suspectes menacent le Vieux continent
Le président turc Recep Tayyip Erdogan essaie de jouer le rôle de « leader » des musulmans européens par plusieurs moyens contradictoires. Ces méthodes sont liées aux problèmes internes de la Turquie, bien que la Turquie ne soit pas un pays européen, mais ce qui se passe en Turquie au niveau politique, social ou identitaire affecte directement les banlieues de Cologne, Strasbourg, Bruxelles ou Amsterdam, et des zones minoritaires spécifiques en Grèce, en Bulgarie ou au Kosovo.
Les Turcs en Europe
La présence turque en Europe est répartie à différentes échelles sur les pas géographique, politique et historique.
En analysant ce que l'on pourrait appeler « l'islam turc » en Europe, cette expression prend moult significations dans différentes parties du continent. En Europe occidentale, notamment en Allemagne, en Autriche, en France, en Suisse, en Belgique et aux Pays-Bas, les Turcs sont considérés comme des immigrants ou des descendants d'immigrants nés dans ces pays.
Selon une étude de l'Oasis Research Center, les Turcs dans ces pays d'Europe occidentale sont associés à la Turquie à la fois au nationalisme et à la religion, et sont encadrés et contrôlés par les autorités turques. La plupart d'entre eux sont engagés dans les intérêts de la Turquie. Ankara peut donc profiter de la formation de la diaspora ou du moins offrir la vision turque à travers elle.
Ces migrants sont considérés par le gouvernement turc comme une arme à double tranchant. Ils risquent d'être assimilés et de « réintégrer » la patrie, mais d'un autre côté, ils servent les intérêts turcs et constituent un groupe important très diversifié, qui est estimé entre 4 et 5 millions d'individus.
En Europe de l'Est, en particulier dans les pays des Balkans, les minorités turques sont un héritage de l'Empire ottoman. Elles vivent principalement en Bulgarie (environ 1 million de Turcs), en Grèce (environ 150 000) et dans certaines autres anciennes régions yougoslaves telles que le Kosovo, la Macédoine et le Monténégro. Elles sont plus étroitement liées à Ankara.
Ankara profite de ses ressortissants
Par le biais de ses musulmans turcs, Ankara cible également la population musulmane non turque et les descendants d'autres groupes d'immigrants musulmans en Europe occidentale et les membres des minorités musulmanes ou des minorités musulmanes dans les Balkans.
La Turquie veut devenir le champion de « l'islam sunnite » en Europe en s'efforçant de construire un modèle, une identité et une activité politiques, ainsi qu’en en finançant des projets islamiques (principalement la construction des mosquées et des écoles), et par conséquent, il n'est donc plus possible de rétrograder l'islam turc aux seuls "Turcs".
Les acteurs et les promoteurs de l'islam turc en Europe peuvent être divisés en deux groupes différents et fortement interconnectés: externes (de Turquie) et stagiaires (minorités).
Promouvoir l'agenda turc
Au cours de la dernière décennie, Ankara a investi des sommes importantes dans la croissance des organisations gouvernementales et des ONG pour faire avancer son programme politique à travers l'Europe, tandis que la plupart de ces activités cherchent à renforcer leur influence par la pression, l'activité et l'éducation, d'autres ont des objectifs plus dangereux.
En effet, les services de sécurité de divers pays européens ont constamment révélé une hausseconsidérable des activités des agences de renseignement turques sur leur sol. Ces actions se sont intensifiées avec les déclarations d'hostilité de la Turquie envers les Kurdes et les partisans de l'opposition turque, Fethullah Gulen.
Selon Foreign Policy, des documents internes du gouvernement turc qui révèlent certaines de ces dynamiques ont été annoncés en 2017 par Peter Bills, un éminent politicien autrichien ayant une longue carrière au sein du Parti vert qui a obtenu des documents de sources non divulguées.
« Nous avons été surpris par nous-mêmes lorsque nous avons vu qu’Erdogan et la Turquie avaient construit un réseau d'espionnage étroit du Japon aux Pays-Bas, du Kenya au Royaume-Uni... Dans chaque État, un vaste réseau d'espionnage composé d'associations, de clubs et de mosquées est utilisé. Dans toutes les Ambassades turques il y a un Attaché religieux et un officier de renseignement local afin d'espionner les critiques anti-Erdogan 24h sur 24.
Avec l'économie turque en plein essor, Erdogan a investi dans la diplomatie internationale et l'aide humanitaire pour accroître son influence, que ce soit dans les pays à majorité musulmane ou dans les pays occidentaux qui ont d’importantes minorités musulmanes, afin de servir sa plus grande quête pour devenir le leader incontesté du Monde musulman.
Selon l'analyse des documents, Erdogan bénéficie des organisations religieuses de l'État turc contrôlées par son parti, des groupes islamiques turcs tels que Milli Gorus et des organisations ayant des intérêts et des horizons politiques communs tels que les Frères musulmans en Occident.