La Corée du Nord menace de reprendre les essais nucléaires
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a déclaré mercredi que son pays allait reprendre le développement de son programme nucléaire et lancer dans un avenir proche une "nouvelle arme stratégique", a rapporté l'agence de presse officielle KCNA, faute de reprise des négociations avec les Etats-Unis.
Cette annonce intervient après que Pyongyang a fait savoir qu'il s'engagerait sur une "voie nouvelle" en l'absence de concessions de Washington avant la fin de l'année 2019, alors que les discussions sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne sont dans l'impasse.
L'administration de Donald Trump a laissé cet ultimatum sans réponse, le considérant comme artificiel.
La Corée du Nord a demandé par le passé l'allègement des sanctions de l'Onu la visant depuis 2016 du fait de ses programmes nucléaire et balistique, un appel porté par la Chine et la Russie devant le Conseil de sécurité.
D'après les propos rapportés par la KCNA, Kim Jong-un a déclaré qu'il n'y avait plus aucune raison pour la Corée du Nord de se tenir au gel des essais nucléaires qu'elle avait elle-même annoncé, alors que les Etats-Unis négocient "comme des voyous" en poursuivant les exercices militaires conjoints avec la Corée du Sud et en imposant des sanctions.
Le numéro un nord-coréen a promis de poursuivre le développement du programme nucléaire du pays, à des fins de dissuasion, tout en laissant la porte ouverte au dialogue en déclarant que l'"ampleur" de ce développement serait "proportionnelle" à l'attitude des Etats-Unis.
"Le monde sera témoin d'une nouvelle arme stratégique" dont la Corée du Nord disposera dans un "futur proche", a ajouté Kim Jong-un, disant vouloir disposer d'un arsenal nucléaire suffisamment puissant pour contenir la menace américaine et garantir la sécurité de la Corée du Nord à long terme.
PROMESSE
A Washington, le secrétaire d'Etat américain a dit dans un entretien à la chaîne Fox News espérer que Pyongyang choisirait la "paix et la prospérité" plutôt que "le conflit et la guerre".
Interrogé de manière distincte par la chaîne CBS News, Mike Pompeo a estimé qu'il serait "profondément décevant" que Kim Jong-un choisisse de renier les engagements pris auprès de Donald Trump lors de leur premier sommet.
Le président américain a pour sa part de nouveau souligné mardi soir devant les journalistes qu'il avait une bonne relation avec Kim Jong-un et estimé que le dirigeant nord-coréen tiendrait parole après avoir signé en 2018 "un accord évoquant la dénucléarisation".
A Séoul, le ministre sud-coréen de l'Unification, chargé des relations avec le Nord, a déclaré que les exercices militaires conjoints avec les Etats-Unis avaient été suspendus et que cela serait inutile aux négociations si Pyongyang venait à prendre des mesures pour lancer la nouvelle arme annoncée.
Selon la KCNA, citant Kim Jong-un, il n'y aura "jamais de dénucléarisation de la péninsule" si Washington continue d'adopter une politique considérée par Pyongyang comme hostile.
Les négociations visant à démanteler les programmes nucléaires et balistiques de la Corée du Nord, amorcées par le sommet historique de Singapour en juin 2018, sont bloquées depuis l'échec d'une réunion de travail entre les deux parties en octobre dernier à Stockholm.
L'un des points de blocage qui ont provoqué en février l'échec du second sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un, au Vietnam, porte sur la synchronisation entre dénucléarisation et levée des sanctions.