Qui est le nouveau général de l'armée algérienne
Alors que l'Algérie vient tout juste d'enterrer mercredi, lors de funérailles dignes d'un chef de l'État, le puissant général Ahmed Gaïd Salah, le nom de son successeur circule depuis le lundi 23 décembre. Il s'agit du général-major Saïd Chengriha. Sa particularité ? Il est le premier chef d'état-major à ne pas avoir fait partie de l'Armée de libération nationale (ALN), qui a mené la guerre d'indépendance. C'est le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui l'a nommé à ce poste hautement stratégique, indique un communiqué de la présidence. « À la suite du décès du général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, le président de la République, ministre de la Défense nationale, chef suprême des forces armées, M. Abdelmadjid Tebboune a nommé, lundi 23 décembre 2019, le général-major Saïd Chengriha en qualité de chef d'état-major de l'Armée nationale populaire par intérim. » À 74 ans, l'homme n'est pas le plus gradé au sein de l'armée, apprend-on par la presse algérienne. Mais la tradition veut que la fonction de chef des forces terrestres (CFT) prépare à celle de chef d'état-major. Mais qui est vraiment Saïd Chengriha ? Quel est son parcours ? Gaïd Salah avait affirmé ne pas vouloir utiliser la manière forte face au hirak. En sera-t-il de même de son successeur ?
Une nomination attendue
Pour le journal El Watan, « la nomination du général-major Saïd Chengriha au poste de chef d'état-major par intérim de l'ANP par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, était prévisible et même attendue. » « Saïd Chengriha en tant que chef des forces terrestres [CFT] était destiné à remplacer le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah dès que celui-ci déciderait de prendre sa retraite. Les choses se sont précipitées avec le décès, hier matin, de Gaïd Salah d'une crise cardiaque », écrit le journal au lendemain de la nomination du nouvel homme fort de l'armée algérienne. Comme le quotidien généraliste algérois, de nombreux analystes affirment qu'il n'y aura pas de rupture avec son prédécesseur. Tous soulignent la proximité des deux hommes. Saïd Chengriha a été l'un des collaborateurs les plus proches du défunt chef d'état-major et vice-ministre de la Défense nationale.
Selon Menadefense, « le général major Saïd Chengriha, natif d'El Kantara, dans la région de Biskra [dans l'est du pays], est passé par l'académie russe de Vorochilov, pendant les années 1970. Homme de terrain, il n'a jamais eu à gérer les achats militaires ou les relations extérieures de l'ANP », précise ce site spécialisé sur les questions militaires. Il a occupé plusieurs postes au sein de l'Armée, dont le dernier a été celui de commandant des Forces terrestres depuis septembre 2018. Chengriha a également participé à « la guerre du Kippour » en 1973 qui a opposé Israël à la coalition arabe menée par l'Égypte et la Syrie. Dans les années 1990, il était l'une des figures de la lutte contre le terrorisme. « Il a occupé le poste de la très sensible 3e région militaire et il est connu pour ses qualités de stratège militaire, il a très longtemps travaillé à la sécurisation de la frontière ouest et a accompagné les changements stratégiques qu'a connu l'ANP à partir de 2010 et le redéploiement vers les frontières est et sud », dévoile aussi Menadefense. Selon plusieurs spécialistes, Saïd Changriha, pour l'instant nommé par intérim, sera dans une prochaine étape confirmé au poste de chef d'état-major. Au contraire, d'autres estiment qu'il est trop âgé et surtout qu'il compte peu de soutien au sein de l'appareil, il pourrait donc effectuer un intérim avant la nomination d'un nouvel homme fort. Des noms circulent déjà dans le pays…