Le projet turco-frériste, le rêve ottomand'Erdogan est lancé avec la fortune libyenne
La crise libyenne a soudainement atteint le sommet des priorités turques, puisque le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a dévoilé pour la première fois sans vergogne le droit légitime de son pays d'intervenir en Libye, dans le cadre de l'ancien héritage ottoman, déclarant fin octobre 2019: « Les Turcs d'aujourd'hui sont dans leur géographie par respect de l’héritage ancestral ».
Les déclarations qu’il aurait faites lors du forum annuel du réseau gouvernemental turc TNT, qui s'est tenu à Istanbul, et qui ont provoqué la colère du peuple libyen, ont été qualifiées de "colonialistes" et "d'insolentes" par les politiciens libyens.
Dans ce contexte, certains médias financés par la Turquie ou soutenus par le Qatar et les Frèresmusulmans ont été contraints de remettre en question l'authenticité de la traduction des propos attribués au président turc, affirmant qu'il n'avait pas dit ce qui avait été rapporté.
Contrairement à ce que ces sites prétendaient, Erdogan aurait poursuivi ses politiques et ses déclarations interventionnistes en Libye jusqu'au lundi 9 décembre: il a déclaré que son pays ne retarderait pas l'envoi de forces militaires si le gouvernement au pouvoir d'Al-Wefaq à Tripoli le lui demandait.
Bien que les politiciens libyens et les spécialistes des affaires turques, y compris le savant égyptien Bashir Abdel Fattah, aient reconnu qu'Ankara est déjà présent militairement en Libye, il chercherait à y légitimer sa présence.
Selon sa déclaration à La Référence, BashirAbdel Fattah a indiqué que le conseiller du président turc Recep Tayyip Erdogan, Yassin Aktay, aurait déclaré, il y a quelques jours à unechaîne des Frères musulmans, que la Libye était sous la responsabilité de la Turquie, selon le protocole d'accord signé par le président turc et Premier ministre d’Al-Wefaq, Fayez al-Sarraj, fin novembre 2019.
Des journaux et sites turcs financés par Ankara ont cité des sources turques anonymes, selon lesquelles la Turquie aurait achevé la préparation d'une base militaire préparant son implantation en Libye, similaire à sa base créée au Qatar.
Les opposants au projet turc dans la région ont rejeté les actions d'Ankara, qualifiant l'intervention de la Turquie d'occupation ou de retour à l’esprit de l'Empire ottoman.
Selon Bashir Abdel-Fattah, toutes les positions et escalades prises par la Turquie sont motivées par l'importance de la Libye dans le projet d'Ankara dans la région.
« Erdogan n'est qu'une personne rêvant d'une influence expansionniste dans la région, et la Libye est une carte importante dans ce projet », a indiqué le chercheur libyen, Gabriel Al-Ubaidi, dans son article intitulé « Erdogan et la deuxième manie ottomane », publié le 15 novembre 2019 dans «Al-Sharq Al-Awsat»
Dans le même contexte, les interprétations du politicien libyen étaient un membre du groupe Fils de Libye, que
« La Libye est d'importance économique grandiose pour chacun des projets fréristesturcs, a déclaré Abdel Moneim Al-Yassir, à La Référence.
Il a souligné qu’en plus de son importance économique, la Libye est l’une des colonies de l’ancien Empire ottoman, ce qui justifie le rêve d’Erdogan de l’héritage historique de son pays.
La journaliste libyenne, Fatima Ghandour, apour sa part déclaré que la Turquie étaitconsciente que les Frères musulmans étaient en train de tomber dans la région, mais elle est déterminée à les relancer, accusant Ankara de « compliquer la situation dans le pays », car elle reste le seul pays qui adhère à la solution militaire, et essaie par tous les moyens de ne pas aller à la solution politique.
Elle a justifié ses propos au fait qu’Ankara fourni des armes et des drones à Tripoli, puis sarécente déclaration sur sa disponibilité à fournir des soldats au Front occidental en Libye (milice).
