Publié par CEMO Centre - Paris
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Visite surprise d'Erdogan en Tunisie

mercredi 25/décembre/2019 - 05:10
La Reference
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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a effectué mercredi une visite surprise à Tunis, où il a évoqué avec son homologue tunisien le conflit en Libye et les tensions régionales suscitées par un récent rapprochement entre Ankara et le gouvernement libyen d'union (GNA).

M. Erdogan, qui a rencontré pour la première fois le président tunisien Kais Saied, entré en fonctions le 23 octobre, a déclaré lors d'une conférence de presse avoir évoqué la coopération avec la Tunisie pour aider à un règlement du conflit libyen.

"Nous avons discuté des moyens de coopérer pour parvenir à un cessez-le-feu en Libye et relancer le processus politique", a dit le président turc, dont le pays appuie militairement le GNA, reconnu par l'ONU.

"L’impact des développements négatifs en Libye ne se limite pas à ce pays mais touche aussi les pays voisins, en tête desquels la Tunisie", a ajouté M. Erdogan.

"Il est nécessaire de faire instaurer un cessez-le-feu en Libye le plus rapidement possible", a-t-il insisté.

La Tunisie partage une longue frontière avec ce pays plongé dans le chaos et accueille des milliers de Libyens depuis la révolte ayant conduit à la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

La Libye est déchirée entre deux pouvoirs rivaux: le GNA, basé à Tripoli (ouest), et dans l'est un pouvoir incarné par le général Khalifa Haftar, qui a lancé début avril une offensive pour conquérir la capitale.

Celui-ci est soutenu par l'Arabie saoudite, l'Egypte et les Emirats arabes unis, des pays avec lesquels la Turquie entretient des relations tendues ou fraîches.

La Turquie a été critiquée pour avoir conclu le mois dernier un accord militaire avec le GNA, ainsi qu'un accord de juridiction maritime, également en novembre. Ce dernier accord a notamment été dénoncé par la Grèce, qui y voit une atteinte à sa souveraineté maritime.

Commentant les informations faisant état de la présence de mercenaires soudanais et russes aux côtés des forces pro-Haftar, M. Erdogan a déclaré: "Je me demande ce qu’ils font en Libye et à quel titre ces 5.000 Soudanais et ces 2.000 autres de la compagnie russe Wagner s'y trouvent. Qu’ont-ils à faire sur place et quelles sont leurs connexions?"

"Si la Turquie est invitée (à envoyer des troupes), nous accepterons l’invitation car nous au moins nous avons un accord" avec le GNA, a poursuivi M. Erdogan.

Dimanche, le président turc avait déjà déclaré que son pays augmenterait son soutien militaire à Tripoli si nécessaire, et sous toutes ses formes.

"Nous évaluerons tous les types de soutien militaire, y compris au sol, sur mer et dans les airs si nécessaire", avait dit le dirigeant turc.

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