Rohani et Tamim à Kuala Lumpur : Le Qatar continue de se soumettre au régime des mollahs
Le Qatar a trouvé ce qui lui manquait auprès de l’Iran, et vice versa, et le rapprochement entre les deux parties s'est intensifié après que le Quatuor arabe (Arabie saoudite, Égypte, Émirats arabes unis, Bahreïn) ait boycotté" à Doha, après ses activités suspectes de soutien à l'extrémisme et de destruction de pays arabes.
Doha a essayé d'utiliser le régime des mollahs comme une carte de pression sur le Quatuor arabe, tandis que Téhéran cherche à trouver un autre point d'ancrage dans la région du Golfe, afin de menacer les pays de la région et d'étendre sa présence géostratégique afin de réaliser ses rêves expansionnistes.
Le plus récent rapprochement entre Téhéran et Doha est la rencontre entre le président iranien Hassan Rohani et l'émir du Qatar Tamim bin Hamad, le jeudi 19 décembre 2019, en marge du mini-Sommet islamique, qui a été organisé dans la capitale malaisienne Kuala Lumpur, rapporte l'agence de presse officielle iranienne IRNA.
Rohani et Tamim ont salué les relations entre les deux pays, les décrivant comme "en constante évolution", et le président Rohani a souligné que "son pays se tiendra aux côtés du Qatar, condamnera toute pression ou restriction qui lui serait imposée, et saisira l'opportunité de développer des relations économiques et commerciales" entre les deux parties.
Une histoire ancienne de coopération
Les relations de l'Iran avec les pays du Golfe ont connu un net refroidissement en particulier parce que ces derniers ont pris la partie de l'Iraq pendant la guerre du Golfe de 1991. La froideur de leurs relations s'est poursuivie sans développement significatif avec tous les pays sauf le Qatar, qui a rapidement coopéré avec le régime des mollahs après la fin de la guerre.
Malgré la relation équilibrée souhaitée par le Qatar vis-à-vis de l’Iran depuis la révolution iranienne de 1979, le rapprochement étroit entre les deux parties n’est intervenu qu’après 1991, lorsque les deux parties ont convenu d'établir un projet d'eau reliant les deux pays.
Le projet d’eau proposé par l’Iran vise à construire des pipelines qui acheminent l’eau de la rivière Karun, dans le sud-ouest de l’Iran, vers le Qatar, afin de remédier à la pénurie d’eau à Doha.
La relation entre les deux parties ne s'est pas arrêtée là, mais elle s'est étendue à des visites officielles, comme la visite du ministre qatari de l'Electricité et de l'Eau à Téhéran en 1995, pour signer des accords entre les deux pays, puis la visite du ministre qatari des Affaires étrangères Hamad bin Jassim Al Thani en Iran, 1996, porteur d'un message de l'émir du Qatar. Hamad bin Khalifa au président iranien Ali Akbar Rafsandjani.Ensuite est survenue la visite du cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani à Téhéran en 2000, qui a été la première visite d'un dirigeant d'un pays du Golfe en Iran en vingt ans. Elle avait a abouti à la signature d'un grand nombre d'accords et de protocoles entre les deux parties dans divers domaines.
Malgré le danger du dossier nucléaire iranien pour la région et le monde, le Premier ministre qatari et ministre des Affaires étrangères Hamad bin Jassim Al Thani a affirmé officiellement le caractère pacifique du programme nucléaire, en vue de son utilisation dans la production d'énergie électrique".