L’extrême-droite : du populisme grossier à la folie du radicalisme – L’exemple de l’Allemagne
Chaymaa Hefzi
Dans une étude publiée sous le titre « la montée de la droite en Allemagne : ses causes, ses courants et son avenir », l’auteur Marwan Qablan pose la question : « Pourquoi la droite se transforme-t-elle en extrême-droite », et indique que le courant de la droite politique en est arrivé à employer le terme de radicalisme de droite pour indiquer une tendance claire au cloisonnement dont le rôle croît sur la scène politique, et qui se manifeste dans les périodes de changement social et culturel accéléré, contre les valeurs démocratiques libérales.
L’étude montre que le danger de la transformation de la droite politique en extrême-droite réside dans le fait que les mouvements nationalistes extrémistes et la haine des étrangers sont devenus un élément de la scène politique ordinaire en Europe.
Notons que l’extrême-droite en Allemagne considère que les musulmans sont étrangers à l’identité culturelle allemande, même s’ils ont la nationalité et se sont intégrés à la société.
Par ailleurs, 100 députés d’extrême-droite participent au Parlement allemand pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, et le parti « Alternative pour l’Allemagne » a déjà violé nombre de tabous nationaux lors de sa campagne, en particulier en dénonçant les indemnités versées pour les crimes nazis, selon France 24 en octobre 2017.
Quant au mouvement allemand « Identité », il a commencé à appeler à une séparation des musulmans dans des lieux qui leur sont propres, pour qu’ils n’altèrent pas l’identité du pays.
Le mouvement est responsable de plus de 100 crimes contre les musulmans, de la destruction de propriétés à l’atteinte aux personnes, durant les 16 derniers mois, selon le ministre allemand de l’Intérieur.
Pour sa part, l’Institut de l’économie allemande a affirmé dans un rapport publié au début de l’année en cours qu’il n’est pas possible d’expliquer le succès régional du parti Alternative pour l’Allemagne par la crise économique dans certaines régions, et il justifie son affirmation par le fait que le parti a obtenu nombre de ses voix dans des régions riches comme la Bavière ou Baden-Württemberg.
Quant au sociologue Holker Langesfeld, il a affirmé dans un entretien avec le Deutsche Welle en septembre 2017 que les électeurs du parti Alternative pour l’Allemagne considèrent la mondialisation comme une menace culturelle et économique.