La reprise des négociations entre les Américains et les Talibans face à une avenir complexe
Nahla Abdel Moneim
Deux mois après l’arrêt des négociations entre les Etats-Unis et les Talibans, l’envoyé américain pour la paix Zalmay Khalilzad a rencontré les dirigeants du mouvement, annonçant le début d’une nouvelle série de négociations.
Ces dernières doivent tourner autour de la limitation de la violence dans le pays, outre les mesures à prendre pour régler le conflit interne entre le mouvement et le gouvernement afghan.
Ces mesures interviennent alors que le gouvernement a annoncé le succès du blocus de la province de Nangarhar, qui a obligé des centaines de Daechiens à se rendre.
Et le 29 novembre 2019, le président américain a annoncé lors d’une visite secrète en Afghanistan la reprise des négociations avec les Talibans, affirmant que le cessez-le-feu était la condition essentielle pour le sérieux des négociations.
De son côté, Nourhan ach-Cheikh, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, considère que cette reprise des négociations est surtout liée à la situation interne des Etats-Unis, plus qu’à la situation afghane, et que Trump vise ainsi à réaliser des succès dans sa campagne électorale, et à tenir ses promesses concernant le dossier afghan. D’autre part, cette reprise a lieu alors que Trump est la cible de critiques acerbes et de tentatives de destitution.
Elle soutient également que les négociations actuelles ne conduiront pas à un règlement global de ce dossier extrêmement complexe et rempli de contradictions.
Nourhan ach-Cheikh pense aussi que toute solution globale est impossible tant que les Talibans conserveront leur force face à un gouvernement faible, et que les Américains n’ont pas de volonté politique réelle d’affaiblir les Talibans.
