Climat: à la COP25, Bloomberg s'en prend à Trump et aux énergies fossiles
Le milliardaire américain en campagne Michael Bloomberg a fait mardi un détour par la COP25 à Madrid, où il s'en est pris en particulier aux énergies fossiles et à Donald Trump, qui va retirer les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat.
Comme l'influente présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi la semaine dernière, le tout nouveau candidat à l'investiture démocrate pour la présidentielle de 2020, est venu marteler ce message: "we are still in", "nous somme toujours là", du nom de la campagne destinée à prouver l'engagement des Américains à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
"Je veux que le monde sache que les Américains continuent à travailler sur le climat, même avec un négateur du climat à la Maison Blanche", a déclaré l'ancien maire de New York.
"Pour faire court, vaincre le changement climatique ne nécessitera pas un miracle, cela ne nécessitera pas des ressources sans limites, mais cela nécessitera du leadership et cela nécessitera du bon sens", a insisté l'ancien envoyé spécial de l'ONU pour le climat.
Dans cette optique, "le prochain président des États-Unis devrait mettre un terme à toutes les subventions aux entreprises du secteur des énergies fossiles et à l'extraction des énergies fossiles, et cela inclut les exonérations d’impôts et autres traitements spéciaux", a-t-il déclaré. Et réinvestir cet argent vers les énergies renouvelables.
Alors que la question a été longtemps relativement taboue dans les négociations climatiques, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a très clairement réclamé la semaine dernière l'arrêt des subventions aux énergies fossiles et aux constructions de centrales à charbon.
Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, qui va prochainement remplacer Michael Bloomberg comme envoyé spécial de l'ONU pour le climat, a lui plaidé mardi pour que l'évaluation et la publication des risques climatiques pour les entreprises devienne obligatoire. "Les marchés ne doivent pas seulement prendre en compte le risque d'aujourd'hui, mais aussi le risque de demain", a déclaré Mark Carney.
Michael Bloomberg a remis à la responsable climat de l'ONU Patricia Espinosa les conclusions du dernier rapport de l'initiative America's Pledge qu'il finance et qui rassemble villes, Etats et entreprises américaines engagées pour le climat.
Cette étude estime que si un démocrate partisan d'un projet environnemental volontariste battait Donald Trump en novembre 2020, les États-Unis pourraient réduire de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport à 2005 afin de tenir les objectifs de l'accord de Paris.
"Nous savons quoi faire, nous connaissons les faits, maintenant nous devons avoir le courage d'agir", a déclaré l'acteur Harrison Ford, présent à l'événement. "Les gens ont peur, sont en colère et ils ont le droit de l'être", a-t-il ajouté en dénonçant le "manque de courage" du gouvernement américain.
Malgré leur retrait de l'accord de Paris l'an prochain, les États-Unis sont présents à Madrid, mais discrètement. Une diplomate mène la délégation américaine alors que la plupart des pays sont représentés au moins au niveau ministériel.
Les quelque 200 signataires de l'accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement à un maximum de +2°C sont pressés de toute part pour accélérer leurs réformes de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, alors qu'au rythme actuel la planète se dirige vers une hausse du mercure d'environ 4°C.