Retraites : affluence en net repli pour la seconde vague de mobilisation
mardi 10/décembre/2019 - 08:21
Quelque 339.000 personnes ont défilé mardi contre la réforme des retraites, à Paris et en régions, une affluence largement moitié moindre que le 5 décembre, selon le ministère de l'Intérieur. Quasiment partout, la participation dans les cortèges a été plus que divisée par deux, d'une mobilisation à l'autre, selon des chiffres communiqués par les préfectures. Ainsi les autorités annonçaient 31.000 personnes à Paris (contre 65.000 jeudi dernier), 12.000 à Toulouse et à Marseille (contre respectivement 33.000 et 25.000), 9.500 à Lyon (contre 21.000), 9.000 à Bordeaux ou à Nantes (contre 20.000 et 19.000). À Montpellier, on a même compté trois fois moins de monde dans le cortège, avec 6.400 participants (contre 20.000 le 5 décembre), et à Bayonne quatre fois moins (2.500 au lieu de 10.000), toujours selon les préfectures. Les syndicats, de leur côté, annonçaient comme souvent des chiffres bien supérieurs à ceux communiqués par les préfectures ou les services de la police, mais là aussi en baisse par rapport au 5 décembre: 180.000 à Paris (contre 250.000), 60.000 à Toulouse (contre 100.000), 18.000 à Lyon (contre 35.000). Dans l'ensemble du pays, 885.000 personnes ont manifesté mardi, contre 1,5 million jeudi dernier, selon la CGT. "Je suis un peu déçu qu'il y ait moins de monde, mais les gens n'ont pas les moyens de faire grève tout le temps", a commenté Christian, 54 ans, employé à la mairie de Lille. "C'est un peu moins de la moitié que jeudi dernier mais c'est satisfaisant pour nous" , a souligné Anne-Véronique Roudaut, secrétaire générale de la CGT du Finistère. Partout en France, les mobilisations ont rassemblé un large éventail de professions: enseignants (qui formaient par exemple environ un tiers des participants à Tours), cheminots, soignants, pompiers, lycéens et étudiants. Beaucoup de manifestants faisaient part de leur détermination à continuer la lutte. Déjà dans la rue le 5 décembre, Cécile, professeure d'histoire-géographie au collège Michelet de Toulouse, le sera encore "la semaine prochaine si le gouvernement ne cède pas et ne retire pas" son projet de réforme des retraites. Au-delà des cortèges ayant parcouru les centre-villes, la mobilisation a emprunté çà et là d'autres formes. Une opération escargot sur l'A16, sur le littoral du Nord-Pas-de-Calais, a créé au moins 7 km de bouchons en milieu d'après-midi. Et à Angoulême, 1.000 à 2.000 personnes ont préféré se réunir de manière statique entre une usine et un lycée professionnel, lieu symbole " de la convergence des luttes entre public et privé".